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les jointures de leurs os etaient disloquees et arrachees a leur douleur extreme. Mais il y a plusieurs considerations qui nous convainquent, sans laisser de doute, que les savants qui ont cette opinion sont completement dans 1 erreur, et, pour satisfaire pleinement sur ce point 1 indulgent lecteur, nous allons les exposer ici tout an long.

Saint Isidore declare, avec la plus grande exactitude, qu il n y avait pas du tout de lanieres, mais phi tot des pinces ou griffes de fer avec lesquelles on lacerait les condamnes. Cela s accorde avec ce que dit Prudentius dans son Hymne a saint Romain le Martyr, ou il parle des fidiculae comme d une sorte de pinces on griffes. Voici les mots qu il met dans la bouche d Asclepias, le Juge :


Vertat ictum carnifcx
In os loquentis, inque maxillas mainnim
Sulcosque acutos, et fidiculas transferal
Verbositatis ut rumpatur locus.

Que 1 executeur applique un soufflet
Sur leslevres de 1 orateur
Et laboure ses machoires de coupures aigues avec les griffes de fer;
Afin que 1 endroit d ou sont venus les mots puisse etre detruit.

Que par le mot fidiculae Asclepias ici ait voulu nommer des griffes est prouve par les vers qiiel auteur ajoute immediatement :

<poem> Implet jubentis dicta Victor improbus, Charaxat ambas ungnlis scribentibns Genas cruentis el secat faciem rotis : Hirsula barbis solvitnr carptim cutis Et menlum adusque vultus omnis scinditur.

Le cruel licteur obeit aux ordres du Juge, II marque ses deux joues de 1 ecriture des griffes de fer,