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à une petite manivelle, genre grue on treuil (comme on peut le supposer), fixée an pied du cheval, et les y adaptaient. Puis, faisant tourner la manivelle, ils resserraient les liens de telle façon que l homme, ayant le dos attaché à celui du cheval, et son visage tourné vers le ciel, était détiré en même temps. Ils continuaient ainsi à tirer sans se lasser, resserrant de plus en plus les cordes jusqu à ce que tous les membres fussent écartelés et toutes les jointures disloquées. Après un assez long temps, ou bien on le laissait ainsi, ou bien, sur un signe du juge, on relâchait les cordes et on le laissait tomber pendant sous le ventre du cheval, à sa grande augoisse. Alors le juge supposant que c etait maintenant une bonne occasion de condamncr ou d acquitter le prisonnier, procédait à un interrogatoire en forme sur ses faits et gestcs. Mais si, grâce à la constance de la victime, le magistrat était déçu dans ses espérances, il ordonnait que l on allât chercher des plaques rougies an feu ou bien des pinces ou des crampons de fer, afm que cette nouvelle augmentation de souffrances put arracher la vérité.

Voilà pour la forme et le mode d emploi du cheval de bois ; maintenant, il ne nous reste plus qu à confirmer l explication que nous avons donnée dans chacun de ces détails par d autres considérations et la certitude tirée d anciens auteurs.

En premier lieu, le fait que cette machine de bois était faite à la ressemblancc d un vrai cheval est manifeste par le nom meme qui lui est donne : cheval (equuleus). De plus, de nos jours, diverses sortes de bancs ou articles d ameublements, qui sont quelque peu élevés de terre sur quatre pieds, sont appelés « chevaux ». De plus, le langage employé par divers anciens écrivains montre clairement qu en parlant de prisonniers placés sur l instrument de bois, ils avaient, présente à leur esprit, l idée d un vrai cheval vivant sur lequel on les aurait fait monter.

Ainsi Cicéron, dans les Tusculanes : « Ils montent le