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facile de prouver d une facon concluante leur invraisemblance et leur incompatibilité avec la vérité. Car, en quoi les faits établis par nos prédécesseurs peuvent-ils s accorder avec ces récits ? C est impossible, et, en vérité, nous serons à même de démontrer, par des raisons suffisantes, que l opinion, la dernière donnée que nous tenons pour être la vraie, est réellemenl la seule véritable. Cette opinion peut être énoncée de nouveau ainsi :

Le « cheval » parmi les Anciens, était une machine de bois, faite à la ressemblance d un vrai cheval, et ayant deux petites roues creuses ou poulies aux deux extrémités où se trouvaient des trous pour les recevoir. Sur leurs axes, lorsque quelqu un devait être torturé sur l instrument on plaçait des cordes, et ces roues tournaient, et par ce moyen la personne qui y était attachée était distendue et disloquée de diverses façons.

Mais pour rendre plus clair et plus simple ce que nous avons dit ci-dessus et les explications supplémentaires que nous venons d ajouter, il faut indiquer le cours des opérations suivi par les Anciens dans la fabrication du « cheval ». Pour commencer, ils préparaient une poutre en bois d une largeur et d une longueur convenables. Dans les deux extrémités de celle-ci, où l on avait auparavant creusé des trous, on adaptait de petites roues creuses tournant sur des axes ; puis, afin de pouvoir élever l appareil entier au-dessus de terre, on choisissait quatre autres pièces de bois plus courtes et plus minces que la première qu ils fixaient par des clous de fer près des quatre angles, complétant ainsi une machine se tenant sur quatre pieds et ressemblant à un vrai cheval. Lorsque tout était prêt, s il y avait quelqu un à torturer sur le cheval, on lui écartait de force les deux jambes et on le poussait sur le dos de la machine. Alors les bourreaux prenaient des cordes ; avec l une ils attachaient les pieds de l homme, et avec l autre, ses mains, que l on avait croisées derrière son dos. Ensuite, plaçant ces cordes sur les petites roues ou poulies, ils les conduisaient