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DU ONZIÈME MODE, SAVOIR : LIER LES VICTIMES CONTRE DES PILIERS,
DE SORTE QUE LEURS PIEDS NE TOUCHENT PAS LE SOL


L’évêque Philéas parle de cette méthode de supplice, rapportée également par Eusèbe, dans son Histoire ecclésiastique, comme il suit : « D’autres encore furent liés, se faisant face l’un à l’autre, suspendus à des piliers, leurs pieds ne touchant pas le sol, de façon que plus les cordes se tendaient, plus elles se resserraient, et plus cruellement souffraient les victimes, du poids même de leur propre corps. Et cela ne durait pas seulement le temps où le magistrat les mettait à l’examen de la croix et les questionnait, mais bien pendant des jours tout entiers. De plus, lorsque le magistrat les quittait pour aller en interroger d’autres, il laissait des officiers subordonnés à ses ordres pour surveiller soigneusement les premiers condamnés. S’il arrivait que l’une de ces victimes parût à bout de forces et prête à céder à la torture, des ordres étaient donnés pour qu’on la torturât au moyen des cordes sans un instant de répit, et, finalement, lorsqu’elle était sur le point de rendre l’âme, on la remettait à terre et l’écarlelait sans pitié. »

Le même écrivain, un peu plus loin, parle dans le meme sens : « D’autres étaient suspendus au portique ou arche, attachés par un bras, et enduraient le tiraillement et le déchirement de tous leurs membres et de toutes leurs jointures, tourment amer, qui surpassait presque tous les autres en dureté. D’autres encore étaient liés à des piliers, leurs figures tournées l’une contre l’autre, et suspendus sans avoir rien pour s’appuyer. »

Maintenant, relativement à la manière dont les martyrs étaient attachés aux piliers, nous devons comprendre qu’ils étaient liés à la partie supérieure de ces piliers, soit par des anneaux de fer,