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arriva », ajoute le même auteur « que ce nom de « Cyphon » fut donné aux chenapans, et le supplice fut appelé « Cyphonismus. » Et ensuite, un peu plus loin : « Je remarque que certains peuples se font une règle d’employer le procédé suivant : tout homme qui aura insolemment méprisé les ordres de la loi, sera retenu aux fers sur la place publique d’exécution pendant vingt jours, nu et enduit de miel et de lait, pour servir de pâture aux mouches et aux abeilles. Et, quand celles-ci auront accompli leur œuvre, il sera revêtu d’habits de femme et précipité du haut en bas des rochers. »

Les Perses infligeaient un châtiment à peu près semblable pour les criminels condamnés à mort, qu’ils appelaient eux-memes Scaphismus. Plutarque (Arlaxercès) en parle en ces termes : « En conséquence, il ordonna que Mithridate fût mis a mort par le châtiment des bateaux. » La nature de cette sorte de supplice est la suivante : « deux bateaux étant construits, avec la même grandeur et la même forme, on couche dans l’un l’homme condamné à la torture, et on renverse l’autre bateau par-dessus lui, les joignant tous deux de façon à ce que les mains et les pieds du condamné restent en dehors, tandis que tout le reste du corps, sauf la tête, est emprisonné. On donne de la nourriture à l’homme en le faisant manger de force par des pointes aiguës qu’on lui place devant les yeux. Et, tandis qu’il mange, on lui verse dans la bouche comme boisson, un mélange de miel et de lait, et on lui enduit le visage avec le même mélange. Ensuite, orientant le bateau comme il est nécessaire, on a soin que l’homme ait constamment les yeux en face du soleil, et sa tête et son visage sont chaque jour couverts d’une légion de mouches qui viennent s’y établir. De plus, comme il fait à l’intérieur des bateaux fermés, ces sortes de choses que les hommes sont obligés de faire par la nécessité, après avoir mangé et bu, la corruption et la pourriture qui en résultent donnent naissance à une multitude de vers, qui