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saint et le suspendirent, prolongeant cet amer tourment pendant sept jours entiers. » Aussi loin vont les Actes de saint Grégoire, qui (si la vérité doit être dite) montrent d’une manière claire et manifeste la nature et l’horreur de ce mode de suspension.


DU HUITIÈME MODE, SAVOIR : CELUI DE SUSPENDRE LES VICTIMES À DES POTEAUX FIXÉS EN TERRE APRÈS LES AVOIR ENDUITES DE MIEL, AFIN QU’ELLES SOIENT TORTURÉES PAR LES PIQÛRES DES MOUCHES ET DES ABEILLES.


Il est parlé de cette forme de torture dans les Histoires de saint Maurice et de ses compagnons, et de saint Marc d’Arethusa.

On peut trouver mémoire de six méthodes, dans les Histoires de Martyrs, où il est dit que les chrétiens étaient exposés aux rayons du soleil, en vue d’être suppliciés ainsi. Quelquefois, ils étaient simplement liés à des poteaux, comme il fut fait pour saint Maurice et ses compagnons. Quelquefois, ils étaient exposés dans des paniers élevés, faits de joncs, comme on peut le voir rapporté de saint Marc d’Arethusa, nommé un peu plus haut. Enfin, (comme saint Jérôme en rend témoignage dans son Histoire de Paul, le premier ermite), ils étaient quelquefois couchés sur le sol les mains liées derrière le dos.

Cœlius Rhodiginus déclare qu’il existait parmi les anciens une forme de supplice connue sous le nom de « Cyphonismus » ainsi nommée du mot Cyphon (ϗυφω) lequel mot Cyphon est nommé aussi dans la pièce Plutus d’Aristophane », écrit Rhodiginus, parce que c’était une sorte d’entrave en bois ou, comme de nos jours, en fer, communément nommée pilori. » À laquelle entrave le prisonnier était attaché en manière d’ignominie, et tenu captif, enduit de miel et exposé aux piqûres des mouches. « De là, il