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FAUSSE OPINION MAINTENUE PAR QUELQUES PERSONNES AU SUJET DE CE SUPPLICE DISCUTÉ DU BRISEMENT DES JAMBES

Quelques personnes maintiennent cette opinion que ce supplice était identique à celui de briser les jambes d'un criminel après qu il eût été attaché à la croix. Mais, pour parler franchement, ceux qui pensent ainsi sont complètement dans l'erreur; car la coutume de briser les jambes aux personnes crucifiees, dans le but de les faire mourir plus tot, etait pratiquee seulement parmi les Juifs et n etait pas suivie par les dentils. Ces derniers avaient 1 habitude de laisser les corps des criminels pendus a la croix jusqu a ce qu ils fussent pourris. Ceci est declare par Plaute qui, dans son Miles Gloriosus, fait dire a un esclave : Noli minitari, scio crucem futuram mihi sepulcrum. Ne continuez pas vos menaces, je sais trop bien que la croix sera enfin mon tombeau. Et par Horace, Epitres : Non hominem occidi, non pasces in ci -.ice corvos. Je n ai pas tue un homme, vous ne nourrirez pas les corbeaux avec ma chair sur la croix. D apres cela, il est parfaitement clair que les Gentils n avaient pas rhabilude, cornme les Juifs, de descendre du gibet les corps de ceux qu ils avaient crucifies ; mais plutot de les laisser pourrir sur la croix. Mais nous devons continuer a discourir sur les autres formes de torture et en premier lieu sur celle qui consistait a introduire des roseaux effiles sous les ongles des doigts, entre ceux-ci et la