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montré, pour la sainte religion du Christ, le plus grand mépris possible.

Ainsi, pour ce qui concerne les moyens par lesquels les Martyrs étaient torturés par la suspension, l’on peut dire qu’ils étaient nombreux et divers. Quelquefois, les Martyrs étaient simplement suspendus par un pied, tandis que, pour d’autres, l’on ajoutait la fumée d’un combustible humide avec des mauvaises odeurs, comme celles des excréments d’animaux, pour accroître leurs souffrances, et, en couronnement du tout, une douzaine de bourreaux frappaient en même temps la victime à l’aide de cordes. En d’autres occasions, ils étaient suspendus par un pied, la jambe étant repliée au genou, et une bande de fer fixée autour de cette jointure. Alors un poids de fer était attaché à l’autre pied, de telle sorte que les malheureuses victimes se trouvaient écartelées misérablement. C’est ainsi que dans les Actes de saint Samona, nous trouvons écrit ceci : « Mais le magistrat ordonne immédiatement que Samona ait une jambe repliée au genou, et une bande de fer fixée autour de la jointure. Cela fait, il le pend la tête en bas, par le pied de la jambe repliée, tirant en même temps l’autre jambe vers le bas, au moyen d’un poids de fer ».

Parmi les Martyrs qui souffrirent par le premier de ces modes de tourments, nous lisons les noms des plus nobles soldats du Christ, mentionnés un peu plus haut : saint Grégoire d’Arménie et saint Samona.

Quant à la seconde manière, par laquelle les victimes étaient pendues par les deux pieds, divers Actes des Saints en parlent, par exemple, ceux de saint Venantius, des vierges saintes, Euphémie et ses sœurs, de l’évêque Acepsima et ses compagnons. Aussi les Martyrs cappadociens, dont toute une légion est solennellement célébrée dans le Martyrologe Romain, 23 mai, où il est écrit : « À Cappadoce, commémoration des saints Martyrs,