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qui devaient être crucifiés. Alors, couchant les saints martyrs, ou quelque criminel de leur propre religion, si méprisable, sur le bois, après leur avoir arraché leurs vêtements, ils les attachaient au moyen de quatre clous (nombre qui semble le plus probablement avoir été employé). Cela fait, ils élevaient la croix, avec les victimes, et, l’enfonçant dans un trou creusé à cet effet, les abandonnaient à l’amère agonie d’une mort lente, — les laissant pendus jusqu’à ce que leurs chairs fussent entièrement pourries, comme Valérius Maximus l’explique clairement dans divers passages.

De cela, nous pouvons déduire que les Juifs, relativement aux corps des crucifiés qui étaient sur les croix, différaient des Gentils. Ces derniers, ainsi que nous venons de le remarquer, les laissaient pendre au gibet jusqu’à ce qu’ils fussent pourris ; mais les Juifs agissaient autrement et, conformément à la loi, comme il est déclaré dans le Deutéronome, ch. XVe, ils avaient coutume de les descendre le même jour et de les enterrer dans un endroit convenable.

Nous dirons peu de chose, dans ce présent ouvrage, de l’autre sorte de croix, dont nous avons parlé au commencement du chapitre, sous l’autorité de Sénèque, comme étant munie d’un bâton pointu. Car, jusqu’à présent, nous avons été incapables de trouver, dans les histoires des anciens martyrs, aucune mention d’une semblable punition ayant été infligée. À vrai dire, cependant, nous préférions inclure sous ce titre la torture infligée à quelques-uns des plus glorieux athlètes du Christ, sous forme de bâtons pointus leur traversant l’intérieur du corps. Mais de cela, si Dieu nous le permet, nous traiterons dans le dernier chapitre de notre livre. Une autre punition, en partie semblable, est décrite par Théodoret (Histoire Ecclésiastique) de la façon suivante : « Mais quand il le tient (saint Benjamin) se moquant de cette torture, il commande encore qu’un autre roseau soit introduit cette fois, dans son membre génital, lequel roseau étant retiré, et enfoncé