Page:Gallonio - Traité des instruments de martyre.djvu/167

Cette page n’a pas encore été corrigée

Considérez de plus que nous ne voyons jamais personne fixer des bougies brûlant de toute leur longueur dans des bougeoirs, mais le bout seulement brûlant, afin qu'elles puissent ainsi brûler mieux et, en se consumant, donner une lumière plus vive.

Quelques-uns peuvent objecter peut-être qu il n'y a rien qui prouve que ces torches n'étaient pas des torches ordinaires de la première sorte, et que Ies douves ou poignées n'étaient pas brûlées, attendu qu'elles étaient en fer, et non en bois. Mais cela ne peut pas avoir été le cas, car, pots à feu ou flambeaux étant employés par les Anciens pour brûler les criminels, lorsqu'ils étaient hissés sur le cheval ou suspendus, ou liés à des piliers ou à des poteaux, on doit supposer qu'ils étaient légers plutôt que lourds, afin que les bourreaux pussent facilement les tenir à la main, de sorte que nous sommes portés à croire qu'ils étaient en bois plutôt qu'en fer. Cette opinion peut être confirmée par l'exemple des griffes de fer ou pinces déjà nommées ; car celles-ci, quoique d'un grand poids, étaient attachées à des poignées très légères pour servir plus facilement à torturer les personnes condamnées.

II est donc clairement manifeste, d’après ces considérations et bien d’autres semblables, que ces pots à feu ou flambeaux étaient différents des torches ordinaires premièrement décrites ; et Virgile confirme cette opinion par ces vers, tirés de sa neuvième Enéide :


Princeps ardentem conjecit lampada Turnus
Et flammam affixit lateri quac plurima venio
Corripuit tabulas et postibas haesit adesis.

(« Premièrement, Turnus saisit un flambeau enflamme et toucha le flanc avec la flamme qui s'élança avec furie, activée par le vent, lécha les planches et, arrivée aux piliers des portes, commença à les ronger. »)