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Mais beaucoup de champions, dont la voix était comme un clairon pour proclamer la Loi chrétienne, moururent sur la Croix, les pieds tournés vers la terre (pour continuer à traiter notre sujet), par exemple : saint Philippe et saint André, apôtres ; Nestor, évêque ; Timon, diacre, et d’autres encore. D’ailleurs, outre ceux-la, le Martyrologe Romain nous parle de dix mille martyrs ainsi crucifiés, — et, en particulier, d’un certain Siméon, évêque, qui, à la date de son martyre, était dans sa cent vingtième année.

Relativement aux premiers désignés, c’est-à-dire les dix mille qui furent dressés sur la croix (2 juin), nous lisons : « Sur le mont Ararat, passion de dix mille martyrs qui furent crucifiés. »

Relativement à saint Siméon (2 avril) : « À Jérusalem, anniversaire de saint Siméon, évêque et martyr, qu’on dit avoir été fils de Cléophas, et parent du Sauveur selon la chair. Ordonné évêque de Jérusalem, immédiatement après Jacques, frère de Notre Seigneur, après avoir souffert, pendant la persécution de Trajan, maintes tortures, il mourut martyr ; tous ceux qui se trouvaient présents, et le juge lui-même, furent émerveillés de voir comment un vieillard de cent-vingt ans avait pu endurer le supplice de la Croix bravement et sans fléchir ». Le même évêque Siméon est remémoré de la même façon par Eusèbe (Histoire Ecclésiastique).

MODE EMPLOYÉ PAR LES PAÏENS POUR CRUCIFIER LES CHRÉTIENS

En premier lieu, les Ministres de Cruauté préparaient (comme l’attestent divers passages des Actes des Saints, cités plus haut, et en particulier ceux de saint Pionius) des maillets, des clous de fer, et une croix faite en bois, qu’ils posaient à terre ; quelquefois, y attachant des cordes pour lier les mains et les pieds de ceux