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Le 6 janvier 1683, François Bérardier fit à la Commune la proposition de créer, près Notre-Dame, une seconde école de garçons, attendu que « l’establissement fait d’une petite escolle n’estoit pas suffisant ». La proposition acceptée, Bérardier, par contrat du 3 mars suivant, s’engage à payer, sa vie durant, l’annuité de 150 liv. due au maître ; à laisser à sa mort le capital de 3000 liv. à l’Hôtel- Dieu ou à la Charité pour assurer perpétuellement le service de cette annuité et, enfin, à faire construire à ses frais « le bastiment… sollidement… en sorte que la depence soit pour le moins de quinze cents livres. » En échange, le fondateur réclame des prières, la permission de placer un banc dans la chapelle de l’Hôtel-Dieu. De plus, l’assurance que sa cotte de la Taille (l’impôt sur le revenu) ne sera augmentée que dans la proportion où l’imposition générale serait augmentée elle-même : c’était sa vie durant ; je ne vois pas l’importance de la concession. Cette école eut une installation provisoire où elle fut inspectée en août 1684 ; elle fut installée, peu après, rue du Parvis-Notre-Dame, à l’angle de Chavanel.

Tel fut l’établissement des deux écoles qui, pour les garçons, constituèrent jusqu’à la fin du XVIIIe, le seul instrument d’enseignement public[1]. Il faut ajouter, toutefois, qu’elles ne restèrent pas jusqu’à la fin dans l’état primitif d’une énorme classe de soixante-dix élèves avec un seul maître. Les admissions croissant, on doubla les classes. Je vois en 1738 (le 20 mars) une donation de Gabrielle de la Vehue[2] à l’Hôtel-Dieu : 5000 liv. à la charge de payer annuellement 100 liv. pour le second maître de l’école de la Grand, plus 400 liv. pour que ce second maître fasse le catéchisme aux enfants dans la chapelle de Polignais, les dimanches et fêtes.

Ces deux écoles de garçons, jusqu’à la fin, furent tenues par des ecclésiastiques. On prévoyait, cependant, l’installation des frères ignorantins de J.-B. de la Salle, qui avait ouvert à Reims en 1679 leur première école de garçons. Jacques Turge, curé de la Grand, donna à l’école de garçons de sa paroisse — à la charge de quelques prières et de trois messes — 50 liv. de rentes dont le capital, 1349 liv. fut remis à l’Hôtel-Dieu le 3 juillet 1766. L’acte indique, — comme les contrats de fondation, — cette condition que l’instituteur « sera prêtre ou promu aux ordres sacrez,

  1. L’Almanach de Lyon de 1789, indique quatre écoles de garçons. Je crois à une erreur provenant de ce qu’on n’a pu croire que les écoles de garçons fussent en moindre nombre que celles des filles. Je n’ai trouvé aucune trace de fondation d’école dans les dernières années de l’ancien régime.
  2. Encore une admirable donatrice dont le souvenir n’a pas été conservé.