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Comme il côtoyoit une haute montagne, il apperçut l’ouverture d’une grotte peu éloignée du chemin, où un bon vieillard, qui y vivoit retiré du monde, étoit assis. Il eut envie de s’entretenir avec lui, & détourna son cheval pour aller à la grotte. Dès que le vieillard s’apperçut du dessein de Dabchelim, il se leva & alla au-devant de lui : ô vous, lui dit-il, l’œil de mon cour, à qui Dieu a donné l’Empire du monde, cette demeure est à vous, mettez pied à terre & prenez la peine d’y entrer.

Lorsque Dabchelim fut defcendu de cheval, & qu’il se fut affis, le vieillard reprit la parole en ces termes : Sire, quoique la chétive retraite d’un misérable accoutumé à souffrir, soit fort méprisable en