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pouvant vivre sans un fecours mutuel, il eft impoffible qu’ils fe le donnent, s’ils ne vivent ensemble. Suppofons qu’un homme dans la folitude, veuille vivre, fe vêtir, & fe faire une maifon : pour être en état de pourvoir à fa fubfiftance, il faut d’abord qu’il fe faffe des instrumens propres à labourer la terre. Pendant qu’il y travaillera, demeurera-t-il fans nourriture ? C’eft cependant tout ce qu’il pourroit faire dans le cours de fa vie, que d’achever, je ne dis pas tous les inftrumens & tout l’attirail qui lui feroit nécessaire, mais même la moindre partie de tout cela. C’eft à ce fujet que des Sages ont dit qu’il falloit que mille ouvriers euffent employé leur travail, avant de pouvoir porter un morceau de