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dans le dernier degré de miſere, que le ciel trompeur & la fortune outrageante, ont fait éclater leur haine contre moi, que gagnerois-je autre choſe qu'un fâcheux repentir, ſi j'entrepenoi une autre fois de monter au même degré de félicité ? Je n'en aurois que du chagrin & de l'affliction, & la ſeconde tentative ne ſeroit pas plus heureuſe que la premiere. Il faut donc abandonner le monde, puiſqu'il eſt paſſager, autant pour les jeunes gens, que pour les vieillards. Je veux chercher un autre Royaume plus eſtimable que celui qui vient de m'être ravi, & m'ouvrir une porte plus heureuſe que celle qui vient de m'être fermée. Puiſque la ſouveraineté à laquelle je croyais déja être arrivé, m'eſt échappée,