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empêcher que cela n'arrivât, il fit enterrer toutes ces richeſſes dans l'hermitage d'un Derviche retiré près de la ville, qu'il honoroit de ſon eſtime, & qui d'ailleurs ſ'étoit acquis une grande vénération parmi le peuple, qui le regardoit comme un ſaint perſonnage; il le fit ſi ſecrétement, que perſonne n'en eut connoiſſance. Il chargea même ſur cela le Derviche de ſa derniere volonté, & lui dit : lorſque la grandeur & les honneurs inconſtans auront abandonné les Princes mes fils, qu'ils ſeront pauvres, miſérables, & réduits à la dernière néceſſité, je vous ſrecommande de leur donner avis de ce tréſor, & pas plutôt. Peut-être qu'après avoir bien ſouffert, ils ſortiront de leur aſſoupiſſement,