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Que sont-ils donc, ces sons qui n’ont point d’apparence,
Et qui sur tout notre être ont si grande influence ?
Cet art qui de notre âme évoque tous les cris,
Ne révèle-t-il pas un monde des esprits ?
Du céleste bonheur mystérieux emblème,
Lui seul peut procurer, sur cette terre même,
Un avant-goût réel des voluptés du ciel ;
C’est un don détaché du trésor éternel,
Invisible lien des cieux avec la terre,
Qui pour un cœur aimant n’est point une chimère
Interprète éloquent du plus pur sentiment,
La musique surtout parle à tout cœur ardent.
Pure dans son principe, elle ne sait point feindre ;
Du sublime au naïf elle sait tout dépeindre.
Dans ses Cantiques saints, David, prophète-roi,
Empruntait ses accents pour célébrer la foi.
Pour chaque élan de l’âme elle trouve un langage,
D’un passé qui n’est plus fait revivre l’image,
Si déjà dans ce monde on se sent transporté
D’un sentiment d’extase aux anges emprunté,
Ah ! que sera-ce alors que l’âme libérée
De l’entrave terrestre, au haut de l’Empyrée,
À jamais entendra les sublimes accents
Des Puissances du ciel, leurs hymnes et leurs chants :
Ce cantique éternel, entonné par des anges
Qui d’un Dieu de bonté célèbrent les louanges !