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LUTHER CONDAMNÉ PAR PHOTIUS.


TRADUIT DU RUSSE.


« Les idées justes, de quelque part qu’elles viennent, finissent par triompher. »




Dieu est toujours la première, la plus vaste passion de l’humanité : tel fut le sujet d’une des plus éclatantes conférences de Notre-Dame. En méditant à l’écart, en versant plus d’une larme sur les événements dont nous sommes les témoins étonnés, j’ai compris les paroles de l’éloquent dominicain que, naguère, je n’avais qu’admiré.

En effet, la question d’Orient est une question religieuse, ou elle n’est rien.

On serait criminel d’allumer la mèche d’un seul canon si on ne luttait pas pour la liberté religieuse, la civilisation, l’ordre social dans toute la chrétienté, et le comte Nesselrode a, cette fois, parlé pour tous quand il a dit : « que le sentiment national de la Russie attache une importance si haute et si grave au but unanimement avoué de sauvegarder, par une transaction européenne, l’avenir des populations chrétiennes d’Orient, sans distinction du rit qu’elles professent, que feu l’empereur (qui n’est plus l’ennemi de personne ! ) avait prescrit à ses représentants de placer ce but sacré à la tête du traité de pacification qui se fera un jour[1]. »

Ce sentiment de nationalité, invoqué par le chancelier de l’empire russe, n’est pas une fiction. Il est incontestable que le peuple

  1. Circulaire du 28 avril 1855.