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n’ont même pas la sainte Messe, image de la Cène mystérieuse, instituée par le commandement exprès de notre Seigneur Jésus-Christ. Nous savons cependant que les Apôtres se rassemblaient tous les jours dans le temple pour rompre ensemble le pain[1]. C’est d’eux que nous tenons notre liturgie, qui a reçu son perfectionnement par les saints Pères dans les premiers siècles du christianisme.

Les protestants sont aussi coupables d’une subtilité touchant le Saint-Esprit dans le symbole ou exposition de la doctrine chrétienne, transmise par les Apôtres, confirmée par les conciles œcuméniques. Conformément à la doctrine de l’Église latine, qu’ils ont apostasiée, ils disent que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils, contrairement aux paroles précises du Sauveur, qui promit à ses Apôtres l’Esprit de vérité qui procède du Père, d’après lesquelles l’Église orthodoxe enseigne qu’il procède seulement du Père, n’osant pas violer le texte de l’Écriture[2].

Nous n’en finirions pas si nous voulions nous étendre sur les nombreux errements des protestants qui, entraînés par les sophismes humains, s’imaginent cependant avoir conservé la foi dans toute sa pureté. L’erreur dogmatique réagit fatalement sur toute l’activité chrétienne. L’origine de toutes leurs erreurs consiste en ce qu’ils rejettent la vertu indispensable des lois de l’Église et des conciles, de

  1. Act. des Ap., ii, 46.
  2. Voici le texte complet sur lequel l’auteur prétend s’appuyer : « Or, lorsque le consolateur sera venu, cet Esprit de vérité, qui procède du Père et que je vous enverrai de la part de mon Père, rendra témoignage de moi (Saint Jean, xv, 26). » Le Sauveur dit que le Saint-Esprit procède du Père, mais que c’est lui qui l’enverra de sa part, et, dans le chapitre précédent, il dit : L’Esprit saint que le Père enverra en mon nom. Il est impossible d’établir une plus grande égalité sous le rapport de la procession du Saint-Esprit. Tantôt le Sauveur dit qu’il l’enverra au nom de son Père, tantôt il dit que le Père l’enverra en son nom : donc le Saint-Esprit est inséparable des deux et en procède.

    La croyance de l’Église est justifiée par plusieurs autres textes de l’Évangile de saint Jean : vii, 39 ; — xiv, 26 ; — xvi, 7 ; — xvi, 14 ; — xvi, 15 ; — xx, 22.

    Les Pères de l’Église grecque sont unanimes à proclamer ce dogme.

    Saint Cyrille, dans sa lettre contre Nestorius, lue et approuvé dans les 3e, 4e et 5e conciles généraux, dit : « L’Esprit n’est point étranger au Fils, puisqu’il est appelé l’Esprit de Vérité. Jésus est la Vérité, l’Esprit procède de lui comme de Dieu le Père. Christus veritas et proinde, quoque ab illo, atque à Deo Patre procedit.

    Saint Jean Chrysostome dit : « Tel est l’Esprit qui procède du Père et du Fils et qui répartit ses dons selon qu’il lui plaît. Hic est Spiritus de Patre et Filio procedens, qui dividit propria dona sicut vult. (Hom. 1, in Symbol. Apostol.). »

    Enfin le catéchisme russe lui-même enseigne catholiquement, en s’attachant aux paroles de saint Jean Damascène, que le Saint-Esprit procède du Fils par le Père. (Note du traducteur.)