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protestants semblent avoir oublié tout cela, quoiqu’ils aient foi dans les saintes Écritures.

Ils ne rendent pas de culte aux saints qui sont dans les cieux, ils ne vénèrent pas ce qui en reste sur la terre. Pour nous, l’incorruptibilité des corps de ces belles âmes, qui ont été agréables à Dieu par la sainteté de leur vie, nous sert de consolant présage de la résurrection de nos propres corps dans la vie future. Leurs reliques, miraculeusement conservées, rendent la santé à ceux qui les honorent, de même que nous lisons dans l’Écriture que les malades sur lesquels on plaçait les mouchoirs et le linge qui avaient touché le corps de saint Paul étaient aussitôt guéris[1], et qu’un cadavre ayant, par hasard, touché les os d’Élisée, il ressuscita et se leva sur ses pieds[2]. Les protestants, acceptant les saintes Écritures, ne peuvent nier ces faits si nombreux et si clairs qui se rencontrent dans l’Ancien aussi bien que dans le Nouveau Testament. Comment rejettent-ils donc la vertu miraculeuse de ces corps bénis, habitués naguère et destinés à l’être encore par ces saintes âmes qui, toujours vivantes en Dieu, sont douées d’une activité qui n’est pas éteinte et demeurent, par conséquent, dans une communication spirituelle permanente avec leurs frères qui ne les ont pas encore rejointes.

Le mépris des protestants pour les reliques s’étend à leurs images, à celles même de notre Seigneur et de sa très-pure Mère. Étrangers à l’enseignement réel de l’Église orthodoxe touchant les images, ils nous accusent d’idolâtrie. Ce reproche n’a aucun fondement. Les conciles ont clairement établi que l’hommage qu’on leur rend ne se rapporte qu’à celui qu’elles représentent. D’après ce principe, celui aussi qui ne rend pas à une image l’honneur qui lui est dû outrage celui qu’elle représente.

Les protestants ne saluent pas l’image de la très-pure Vierge, ils trouvent inutile de recourir à son intercession. Cependant les premiers fidèles y recouraient déjà quand elle était encore parmi eux. Le premier miracle de Jésus aux noces de Cana en est la preuve éclatante. Son heure n’était pas encore venue, dit-il, et pourtant il le fait dès que sa divine Mère le lui demande, tant son intercession est efficace ! De là, les protestants tombent dans l’erreur touchant des dogmes importants au sujet de la Vierge Immaculée. L’ange lui a annoncé qu’elle demeurerait vierge en devenant Mère du Fils de Dieu. Les protestants le nient ; — ils lisent bien dans l’Évangile que le Sei-

  1. Act. Apost., xix, 12.
  2. IV Rois, xiii, 21.