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de l’ordre et de la pénitence qui lui sont étroitement liés ; nous allons voir que le baptême n’y est pas suivi du sacrement de la confirmation qui en est inséparable.

L’Église orthodoxe reconnaît régulier tout baptême administré avec de l’eau au nom de la sainte Trinité, au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, quand même il est administré en cas d’urgence par un laïque. Elle reconnaît le baptême protestant, mais elle le complète comme son propre baptême par le sacrement de la confirmation. À l’exemple des Apôtres qui envoyèrent deux d’entre eux confirmer dans la foi les nouveaux convertis de Samarie, en leur communiquant l’Esprit-Saint, — elle fait une onction mystérieuse sur l’enfant ou l’adulte, dépouillé du péché originel d’Adam, régénéré dans l’eau baptismale, afin qu’il s’avance courageusement dans la vie chrétienne.

Les protestants sentent la nécessité de ce sacrement, ils en ont conservé la dénomination à une cérémonie qui précède la première communion de leurs adolescents. Mais ce sacrement ne peut être administré que par un évêque, et s’il l’est par un prêtre, ce n’est qu’avec de la myrrhe consacrée par un évêque. Les protestants n’ont pas de hiérarchie ecclésiastique ; ils n’ont même pas de prêtres : ils n’ont, par conséquent, personne pour répandre les dons du Saint-Esprit sur leurs nouveaux baptisés.

Le sacrement du mariage a été institué dès l’origine du monde par le Créateur, béni par notre Sauveur quand il est descendu sur la terre. L’Apôtre l’appelle un grand sacrement[1] et a exposé les obligations des époux dans son admirable épître aux Éphésiens. Les pasteurs protestants donnent bien une bénédiction nuptiale ; mais ne considèrent pas le mariage, unissant deux en un seul, produisant des êtres raisonnables à l’image de Dieu, comme un sacrement, et ce lien sacré tombe chez eux moins dans le domaine de l’Église que dans celui de l’État.

Enfin, l’onction que l’on fait avec l’huile sainte sur le malade pour sa guérison spirituelle et corporelle, que les Apôtres pratiquaient en la présence même de Notre-Seigneur[2] et que saint Jacques nous a spécialement recommandée[3], est regardée comme inutile chez les protestants. Le malade y est abandonné à lui-même. Telle n’est pas la conduite de l’Église orthodoxe. Elle soulage ses souffrances spiri-

  1. Voy. v, 32.
  2. Marc, vi, 13.
  3. Voy. v, 14.