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TRAITEMENT DU CANCER ET DE L’ÉLÉPHANTIASIS.

ou de farine d’orge ainsi préparée, ou avec addition de farine de froment. De plus le médicament dit tétrapharmaque et aussi le macédonique sont bons pour amener la suppuration et la chute des escharres ; il en est de même de tous les suppuratifs. Du pain trituré avec du céleri ou du basilic détache et sépare les escharres des parties saines. Parmi les médicaments simples, prenez l’iris avec du miel, ou la racine de l’opoponax, ou d’aristoloche ou de faux acores. Pour les corps délicats, la farine d’ers suffit avec du miel ou de l’encens. Le médicament de Maehérion détache également les escharres, ainsi que l’Isis étendue sur la charpie avec du miel. Les escharres tombées, des médicaments quelconques réparent les chairs dans les ulcères semblables.


Chapitre xii. — Causes et traitement du cancer et de l’éléphantiasis.


Après avoir parlé suffisamment de ces ulcères, nous allons traiter immédiatement des tumeurs carcinomateuses (cancéreuses) qui naissent dans toutes les parties et surtout dans les mamelles des femmes qui n’ont plus leurs règles. Quand la menstruation a lieu convenablement, la femme reste entièrement exempte de maladie. Toutes les tumeurs contre nature de cette espèce sont engendrées par la superfluité mélancholique dont nous avons parlé dans les Commentaires sur les facultés naturelles (cf. II, ix), et où nous avons démontré qu’elle naît dans le foie pendant l’hématose d’une façon analogue à la lie du vin, et qu’elle est attirée par la rate, car la rate se nourrit naturellement d’une pareille humeur. Quand donc la crase naturelle de l’animal engendre cette humeur en petite quantité, si le régime aide au traitement, et si la rate attire notablement à elle l’humeur mélancholique qui est engendrée, aucune superfluité pareille ne s’amasse dans les veines. Quand le contraire a lieu, il s’en accumule beaucoup et elle produit les maladies dont il va être parlé. Par le mot contraire j’entends un foie disposé à engendrer une semblable superfluité, un régime où dominent les aliments de cette espèce, propres à produire un sang épais et bourbeux ; une rate naturellement faible et incapable d’attirer à elle toute l’humeur mélancholique qui a pris naissance. Dans un pareil corps, le sang des veines se trouble et s’épaissit. Quelquefois il est excrété, au moyen des hémorrhoïdes, par les veines elles-mêmes, douées aussi comme toutes les