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DE LA MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE, À GLAUCON, II, x.

posé de papier brûlé, et introduire dans les sinus, avec un pyulque semblable, un fragment de ce papier imbibé d’huile aux roses, puis boucher l’orifice avec un tampon de charpie. Mais tous les médicaments emplastiques dissous dans l’huile de roses, qu’on veut introduire dans les sinus, ne traversent pas le pyulque. Dans ce cas, prenez une vessie de porc, et adaptez-y un tube percé droit. Les médicaments dissous doivent être plus mordants que ceux destinés à enduire des rouleaux de charpie (tentesἔμμοτα). Tels sont les médicaments de couleur verte, d’un usage général. Il convient, en effet, que ces derniers soient dissous dans une quantité d’huile aux roses assez grande pour pouvoir être introduits dans le sinus, tandis que, par cette dissolution, la propriété des rouleaux est détruite. Ainsi, tous les médicaments qui sont uniquement emplastiques, par exemple ceux de Machérion, d’Épigone, et celui qu’on appelle Isis, médicaments qu’on emploie sur des rouleaux de charpie, ont besoin d’un mélange de cérat ; alors ils conviennent aux sinus ; or, ils conviennent précisément parce qu’on y mêle du cérat, et l’on y mêle du cérat parce qu’ils auraient des qualités mordantes s’ils étaient dissous seuls, sans mélange de cérat. Mais si on employait une grande quantité d’huile aux roses, la petite portion de médicament qu’on y dissout ne conserverait plus ses qualités irritantes. Quand la chair commence à repousser au fond du sinus, vous appliquerez un des médicaments agglutinatifs, comme si vous traitiez une blessure fraîche et saignante. Il en existe beaucoup de cette espèce : ceux qu’on prépare avec du bitume de Judée, et qu’on appelle, je ne sais pourquoi, emplâtres barbares ; d’autres, qu’on nomme jaunes ou bruns, et qui sont composés de litharge et de vert-de-gris longtemps bouillis. En effet, ce vert-de-gris devient jaunâtre ; bouilli peu de temps, il fournit les emplâtres dits couleur de coing. Vous savez que tous les médicaments métalliques étant bouillis davantage, ont les particules plus subtiles, et deviennent plus desséchants. Les médicaments jaunes, à peine déposés et renfermés, se recouvrent d’une croûte brune, sous laquelle le fond du médicament paraît plus jaune qu’il n’était dans le principe. C’est pour cela que certaines personnes nomment de pareils médicaments dichromes (à deux couleurs), et d’autres, diprosopes (à deux visages). Plus leurs particules sont subtiles et plus ils sont desséchants, plus ils ont d’action sur l’ul-