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TRAITEMENT DES TUMEURS.

frances. Selon la différence des parties affectées, la matière du traitement est modifiée et ses propriétés renforcées ou émoussées. Si ce pneuma provoque une douleur dans le ventre inférieur, en donnant un lavement d’huile, substance à particules ténues, dans laquelle auraient bouilli les médicaments, vous calmerez aussitôt cette douleur. Les médicaments échauffants et à particules ténues bouillis dans l’huile, doivent être le cumin de notre pays, ou mieux celui d’Éthiopie, la graine d’ache, de persil, de fenouil, de faux amome, d’anis, de laser sermontain, de séséli, de daucus de Crête et de berce. Si vous conjecturez que la diathèse des parties affectées est froide, faites bouillir de la rue, du fenouil, même des baies de laurier, et toutes les autres substances également échauffantes. Si vous supposez qu’une inflammation est mêlée à de semblables douleurs, vous exclurez les substances très-âcres et très-échauffantes, et vous vous adresserez à des médicaments d’une nature semblable, mais doués de propriétés moyennes et ayant une vertu relâchante. Vous ferez bouillir dans l’huile de l’aneth et non de la rue, et vous y mêlerez de la graisse d’oie ou de coq. Ces médicaments sont bons pour les grandes douleurs ; des douleurs médiocres sont soulagées par des fomentations externes, surtout avec du millet, graine si légère qu’elle ne cause aucune incommodité aux parties souffrantes. À défaut de millet, employez le sel chauffe, le lin cru ou quelque autre substance semblable. Souvent une grande ventouse avec flamme abondante, sans scarification du derme, a promptement calmé la douleur. Il faut l’appliquer sur l’ombilic même. Si après cela les douleurs persistent, employez sans crainte les médicaments opiacés, tels que celui de Philon de Tarse, connu de tous les médecins (voy. Médic. comp., IX, iv). Vous savez que de ces médicaments résultera nécessairement quelque lésion pour les parties affectées ; mais contre un mal imminent, vous préférerez, au prix d’une petite lésion, sauver le malade que la violence de la douleur fait tomber en défaillance ; car vous pourrez, les jours suivants, réparer la lésion causée par le médicament. De semblables médicaments sont appelés anodins (ἀνώδυνα), parce qu’ils calment les douleurs. Ce n’est pas en guérissant entièrement les diathèses qu’ils procurent cet apaisement des douleurs, mais en assoupissant la faculté sensitive. Il est bon d’employer le médicament de