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TRAITEMENT DES TUMEURS.

dans les livres Sur les médicaments composés (ἐν ταῖς φαρμακίτισι βιβλίοις). Ne vous inquiétez pas simplement de la propriété des médicaments mélangés, mais encore de la dose du mélange. En effet, dans le cas de tumeur flatulente, et mieux encore d’œdème de la rate, il n’y a aucun inconvénient à mettre beaucoup d’alun. Mais, dans les cas de squirrhe, les médicaments diaphorétiques doivent prédominer, et on mêlera en petite quantité les médicaments astringents. Il est un médicament simple et produit spontanément, l’écume de sel, doué de cette propriété, et qui guérit les squirrhes de la rate, quand on l’applique à l’extérieur, dans une vessie. Nous avons souvent guéri des squirrhes récents du foie ; mais ceux qui durent depuis quelque temps, je ne les ai jamais vus traités avec succès ni par nous ni par aucun autre. En effet, tous les individus ainsi affectés tombent nécessairement dans l’hydropisie. La plupart succombent après un temps assez long ; j’en ai vu quelques-uns mourir rapidement à la suite d’évacuations alvines abondantes. Il est évident que chez ceux-ci existait un resserrement excessif des orifices des vaisseaux qui transmettent la nourriture des parties concaves du foie aux parties convexes. Ceux d’entre eux qui furent guéris durent leur salut au traitement indiqué pour les squirrhes des parties musculeuses (voy. chap. vi). Car le foie ne supporte pas les médicaments énergiques comme la rate. Il faut donc, par le mélange d’émollients, rendre plus efficaces les médicaments appliqués sur le viscère en vue de son inflammation. Ces médicaments sont composés de sommités d’absinthe, de tourteaux de glands d’Égypte, des deux espèces de nard, celui de l’Inde et celui de la Celtique, de safran, de fleur de vigne sauvage, de mastic de Chio, d’huile parfumée préparée avec l’épi de nard, et de celle préparée avec le mastic, le lentisque, le coing et la fleur de vigne sauvage. La gomme ammoniaque, le bdellium, les moelles indiquées (chap. vi), les graisses, les fondants guériraient le squirrhe engendré dans le foie avec l’aide simultanée d’un régime convenable et des potions destinées à désobstruer et à nettoyer l’humeur du viscère. Tous ces médicaments sont encore capables de briser les calculs des reins. Beaucoup de médecins ont écrit sur cette partie de la matière médicale. Ajoutez aussi à ces médicaments quelques diurétiques. Ces médicaments sont très-nombreux ; ils ont été décrits par plusieurs