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TRAITEMENT DES INFLAMMATIONS SUPERFICIELLES.

sur les parties superficielles des médicaments d’une nature telle que les réclame l’affection. Pour les parties situées profondément et ne devant être en contact avec les propriétés du médicament qu’après beaucoup d’intermédiaires, on doit administrer ce médicament non pas tel qu’il est maintenant, mais tel qu’il sera plus tard, circonstance qu’on apprend par la position des parties. Si donc le médicament est de ceux qui s’appliquent extérieurement ou qui se prennent sous forme solide ou liquide, il faut considérer, non pas sa propriété actuelle, mais celle qu’il aura en parvenant au lieu affecté. Ainsi, dans les inflammations du poumon, les cataplasmes appliqués extérieurement doivent être, quand on les pose sur le thorax, d’une nature beaucoup plus énergique et plus âcre que s’ils étaient placés sur le viscère même. En effet, le médicament ne devant rencontrer le lieu affecté qu’en traversant beaucoup de corps intermédiaires, aurait, dans son trajet, complétement dissipé et émoussé sa propriété, si dès le principe il eût été sans force. Il convient donc de donner aux médicaments l’excès de force que le trajet leur enlève. Il faut proportionner ce qui doit en rester à ce qu’il pourra produire par le contact. Ainsi, pour les inflammations superficielles du thorax même, il suffit de médicaments cap ables de relâcher ; pour les inflammations des parties internes, par exemple de la membrane qui tapisse les côtes, il en faut de plus stimulants. Le même raisonnement s’applique à la rate, au foie et à toutes les parties situées au dedans du péritoine. Souvent le derme est ulcéré par les médicaments qu’on y applique, bien qu’il soit beaucoup plus dur et plus résistant que les viscères. S’il était possible d’appliquer sur les viscères eux-mêmes les médicaments dont ils ont besoin dans chaque cas en particulier, il faudrait des médicaments d’autant plus doux que ces viscères sont naturellement plus sensibles. Tous les médicaments solides et liquides, bons dans les affections des viscères, doivent aussi posséder des propriétés beaucoup plus stimulantes et énergiques que ne le réclament les parties affectées, excepté ceux qui conviennent à l’estomac et à l’œsophage, car ceux-là seuls s’administrent tels que les exigent les affections. Tous les autres sont doués de propriétés plus stimulantes et plus énergiques, principalement ceux qui sont donnés en vue des reins ou du poumon. Il faut considérer le nombre de parties que traverse