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DE LA MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE, À GLAUCON, II, iv.

les bras, en les frottant et en les liant. Vous dériverez les humeurs en ouvrant les veines du jarret ou de la cheville, en appliquant des ventouses aux cuisses, en réchauffant, en frottant et en liant les jambes. Si c’est la matrice droite (cf. Util. des parties, XIV, iii) qui est affectée, tirez du sang du bras ou de la jambe droite ; si c’est la gauche, tirez-en des membres situés directement de ce côté. En effet, l’expression καθ᾽ ἵξιν employée par Hippocrate (voy. Foës, voce, et Oribase, l. l., p. 819-20) signifie cela même, c’est-à-dire dans la même direction. Il recommande d’ouvrir les veines internes ; car celles-ci sont plus voisines des parties affectées et dans un rapport plus direct avec elles. Par exemple, si, la rate étant enflammée, vous voulez évacuer du sang, vous ouvrirez les veines internes du bras gauche, et si c’est le foie, vous ouvrirez celles du bras droit. Si c’est une des parties supérieures qui est enflammée, comme dans les angines, les ophthalmies, et dans toutes les affections de la tête, vous ouvrirez les veines externes et situées dans un rapport direct. Si les membres eux-mêmes sont affectés, évacuez par les veines du membre opposé, soit que vous vouliez opérer une révulsion ou une dérivation, à moins que l’affection ne soit invétérée. Dans ce cas, agissez sur le membre affecté lui-même. C’est ainsi encore que, dans les angines, nous ouvrons les veines ranines, quand déjà le corps entier est évacué et que l’affection persiste. De même aussi nous appliquons des ventouses à la rate et au foie ; de même encore nous scarifions telle et telle autre partie affectée, non pas quand les humeurs coulent encore, autrement nous les irriterions davantage, et nous rendrions le mal deux fois plus grand, mais quand déjà le corps entier est libre de superfluités, qu’aucun nouvel afflux n’a lieu, et qu’il reste quelque chose de l’ancien flux. On poussera dans le sens des urines les matières contenues à la surface convexe du foie, et dans le sens des évacuations alvines celles que renferme la surface concave du foie ; ainsi l’indique la position du viscère. La position des divers organes indique encore qu’il faut purger le thorax et le poumon par l’expectoration, l’estomac et l’œsophage par des vomissements, les intestins par les évacuations d’en bas, de même que la rate et les reins par les urines, la matrice par les menstrues ; l’encéphale et les méninges par le palais, la luette, les narines et les oreilles, et, de plus, qu’il faut appliquer