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TRAITEMENT DES INFLAMMATIONS SUPERFICIELLES.

aucune de ces causes n’ayant précédé, la partie s’est enflammée soudain, la cause productive de l’affection se nomme flux, et l’affection même diathèse fluxionnaire. Un point essentiel dans de pareilles inflammations, c’est que le traitement soit bien dirigé dès le commencement. En effet, les fautes commises d’abord rendent les diathèses difficiles à résoudre ou complétement incurables. Ces deux fautes très-graves consistent à ne prendre aucune précaution pour le corps et à échauffer et humecter encore la partie. La plupart des médecins commettent ces deux fautes, car il est dans la secte méthodique des médecins qui sont convaincus que toutes les inflammations sont des affections resserrantes et qui, par conséquent, sont persuadés qu’il faut les relâcher[1] ; il en est qui, sans réflexion et sans examen, adoptent cette opinion, n’ayant d’autre excuse de mal faire que de se tromper avec beaucoup d’autres. Mais, parmi les dogmatiques et les empiriques, il n’est aucun médecin qui professe cette opinion. Ils conseillent, ainsi que le suggèrent la raison et l’expérience, de purger le corps entier par des évacuations convenables ; d’humecter la partie enflammée et d’y appliquer des cataplasmes capables de repousser l’afflux d’humeurs, d’évacuer celles qui sont déjà renfermées dans le lieu affecté, et de rendre du ton et de la vigueur aux parties qui ont déjà souffert. Nous avons déjà fait connaître précédemment (cf. particul. I, xv) les considérations auxquelles il faut avoir égard quand on évacue ; je vais ici encore les rappeler brièvement, afin que, les conservant désormais dans votre mémoire, vous n’ayez plus besoin, pour chaque affection, d’apprendre les raisons qui indiquent les évacuations. Nous disions donc qu’il faut considérer l’âge du malade, la saison, le pays, la constitution actuelle de l’air, la force du malade, sa complexion, ses habitudes et la condition même de la maladie. En effet, vous trouverez par là quand il faut ou non évacuer, et par où et comment on doit le faire, par exemple dans la diathèse en question. Ainsi, admettons que le flux se porte au genou : ce genou s’enflant soudain considérablement, supposez tout le corps rempli de sang, un malade vigoureux, le printemps pour saison, un pays bien tempéré et le sujet adolescent ou jeune homme ; il aura besoin

  1. Voy. De la meilleure secte, à Thrasvbule, et particul. les chap. xlviii-xlix.