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DE LA MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE, À GLAUCON, II, ii.

étant trompé par la multitude des noms, par exemple, bubons, phymes, phygéthlons, ophthalmies, péripneumonies, pleurésies et autres nombreuses affections dénommées de cette façon. En effet, toutes ces affections sont des inflammations comprises dans les espèces indiquées plus haut, et dont chacune a reçu une dénomination différente, ceux qui les dénommèrent primitivement ayant voulu par une seule appellation désigner à la fois et l’affection même et la partie atteinte de l’affection. En effet, le bubon, le phyme et le phygéthlon sont des affections de glandes. Le bubon est une inflammation. Le phyme est une affection qui croît et aboutit rapidement à une suppuration ; le phygéthlon est l’affection dite érysipéle phlegmoneux ou inflammation érysipélateuse. De même encore l’ophthalmie est l’inflammation de la membrane adhérente à la cornée (conjonctive) ; la pleurésie celle de la membrane qui tapisse les côtes (plèvre) ; l’angine celle du pharynx ; la péripneumonie celle du poumon et de même pour chacune des autres dénominations.

Il est facile de reconnaître les inflammations des parties visibles du corps ; il n’est pas également aisé de reconnaître celles des parties cachées qui entraînent nécessairement la fièvre. Un tel diagnostic me paraît exiger de la finesse dans le jugement, et la connaissance de la nature des parties que nous fournissent à la fois les dissections et la science exacte des fonctions et des utilités. Nous avons parlé de ces matières dans d’autres traités. Maintenant il n’est pas possible de revenir ici sur ces questions, puisque une nécessité soudaine te force, Glaucon, à t’absenter. Je vais indiquer le meilleur traitement contre les inflammations qui naissent dans les parties apparentes, en commençant par l’affection si fréquente, qu’elle en a pris le nom du genre entier. Je prétends d’abord qu’il faut mettre en pratique un précepte de la plus haute importance dans toutes les affections, je veux dire qu’il faut trouver la cause de la maladie.


Chapitre ii. — Traitement des inflammations superficielles avec flux et suivies de suppuration.


Ainsi, il existe une cause des inflammations apparentes, qui n’a rien d’obscur et qu’on appelle flux (ῥεῦμα), à moins que ce flux ne concoure avec d’autres causes également manifestes. Quand,