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DE LA MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE, À GLAUCON, I, xvi.

s’il n’y a pas pesanteur, battement, pneuma non cuit et flatulent, indiquent une réplétion ; s’il y a battement, elles dénotent l’inflammation d’un corps membraneux ; s’il y a pesanteur, une réplétion existant dans les membranes internes. Quand donc ces affections sont complétement déterminées, on examinera la cause qui a produit chacune d’elles. Chaque cause vous indiquera le traitement : par exemple, s’il y a replétion de vapeurs ou d’humeurs, examinez si les humeurs épanchées et comme fermentées se sont jetées sur la tête par suite d’une grande fièvre, ou par faiblesse de la partie, ou par réplétion de tout le corps. Ce dernier état, vous le guérirez aisément par des évacuations générales ; l’affection qui résulte de la faiblesse de la partie, vous en triompherez soit en révulsant les humeurs dans toutes les parties du corps, soit par des remèdes dirigés sur la partie malade. Or, vous révulserez les humeurs soit par des clystères âcres, soit par la ligature et par de nombreuses frictions sur les parties inférieures, et si cela est nécessaire, par une petite saignée. Vous guérirez, si, tandis que vous opérez une révulsion dans le corps entier, vous employez des affusions capables de débarrasser la tête, puis des évacuants, et plus tard des toniques. On la débarrasse avec l’huile d’olives non mûres, ou avec quelque autre huile douée de propriétés analogues, par exemple l’huile au vinaigre et aux roses, ou l’huile aux roses seules, et celles qu’on prépare avec les têtes de pavots, les jeunes pousses de l’olivier, les corymbes du lierre, la menthe verte et la menthe aquatique. Employez ces huiles tièdes dans une réplétion un peu crue et froide, froides dans une réplétion chaude et bilieuse. L’huile chaude évacue et résout par elle seule, et mieux encore si c’est de l’huile de Sicyone ou de l’huile bouillie avec de l’aneth. En employant de telles huiles, vous évacuerez abondamment des humeurs en excès qui ne sont ni très-épaisses ni visqueuses. Faites-y bouillir la berce, le serpolet, ou les sommités du pouliot, du calament, de la menthe verte et de la menthe aquatique, et vous évacuerez ainsi l’humeur plus épaisse. Ces huiles mêmes donnent encore du ton aux parties, et fortifient celles qui sont faibles. Employez-les donc incessamment jusqu’à parfaite guérison. S’il en est besoin, purgez par le nez et le palais, et provoquez l’éternuement. Si vous menez au bain le patient, frottez-lui la tête avec des bandes sèches, et faites-lui un liniment de