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DE LA STRUCTURE DU RACHIS.



Chapitre v. — Sortie à travers les trous de conjugaison, et distribution des huit paires de nerfs cervicales et de la première paire dorsale. — Particularités relatives à l’origine et à l’insertion du nerf phrénique sur le diaphragme.


La nature qui a exécuté avec tant de soin toutes ces choses aurait-elle distribué l’un et l’autre nerf (branches antér. et post. de la prem. paire cervic.) qui s’échappent de la première vertèbre à des parties qui ne devraient pas les recevoir, ou bien faut-il ici encore l’admirer pour les avoir distribués tous deux aux muscles établis sur cette vertèbre ou dans son voisinage ? En effet, comme le mouvement leur était nécessaire, il était raisonnable aussi qu’ils reçussent un nerf des parties de la moelle qui sont les plus proches. Pour tous les autres muscles qui entourent le cou et qui meuvent la tête, n’était-il pas mieux qu’ils reçussent spécialement[1] de la portion de la moelle qui est au cou le principe de leurs nerfs ? Comme la première paire est grêle, et qu’il était par conséquent impossible d’en distribuer une partie à la tête[2], la nature s’est servie pour cela de la seconde ; et l’un et l’autre nerf[3] s’échappent à travers les muscles superposés (les complexus et les splé-

  1. Μάλιστα. Ce mot, qui manque dans les textes vulgaires, paraît nécessaire, car Galien a sans doute fait allusion ici aux rameaux que les muscles du cou reçoivent directement ou par anastomoses du nerf facial et du spinal.
  2. La première paire cervicale se distribue aux muscles grands et petits droits post. ; grands complexus ; petits et grands obliques (branche post.) ; — petits et grands droits antér. de la tête, et droit latéral (branche antér.). — Cette branche antérieure fournit encore, outre quelques rameaux articulaires ou ganglionnaires, un rameau anastomotique considérable à la seconde paire, pour concourir à la formation du plexus cervical.
  3. Διεκπίπτει γε τῶν ἐπικειμένων μυῶν ἑκάτερον τῶν νεύρων. — Il s’agit ici non de la première et de la seconde paire, car la première reste profonde, mais de deux grandes divisions de la seconde (branches antérieure et postérieure). — Il faut noter à cette occasion que Galien décrit chaque paire cervicale à part, et ne tient qu’indirectement compte des plexus cervical et brachial. Cette méthode rend souvent pour nous fort difficile, et parfois impossible, la détermination des branches qu’il énumère, puisqu’en réalité ce sont les plexus formés par l’intrication des nerfs cervicaux, et non les troncs mêmes de ces nerfs, qui fournissent le plus grand nombre de branches terminales ou afférentes. Du reste Galien se sert indifféremment du mot νεῠρον, pour désigner le tronc et les branches ; on remarquera aussi qu’il divise toujours la seconde paire cervicale en