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TRAITEMENT DES FIÈVRES CONTINUES.

t. I, p. 562) et autres aliments doués de la même propriété ou d’une propriété analogue. Dans les fièvres extrêmement chaudes et brûlantes, dès que vous voyez les signes de la coction, donnez hardiment pour boisson de l’eau froide en réglant la dose d’après la saison, le pays, l’âge, la nature et l’habitude du patient. Tels sont les soins que réclament d’une façon générale les fièvres sans symptômes.


Chapitre xv. — Du traitement des fìèvres, eu égard à leurs complications. — Étude particulière des causes de la lipothymie ou défaillance. — Du traitement de la défaillance, eu égard aux causes générales et spéciales qui lui ont donné naissance.


Le traitement des fièvres avec symptômes[1] n’est pas aussi simple. Il faut mesurer l’intensité de la fièvre, celle du symptôme qui cause le danger et insister sur le point le plus fortement et le plus sérieusement attaqué, sans négliger complétement l’autre. Supposez un fébricitant non pas avec la diathèse dite pléthorique, mais avec des crudités récentes, lesquelles mordillent et compriment l’orifice de l’estomac, ou qui vomit une humeur pernicieuse dont le passage l’incommode vivement, en sorte qu’il est irrité et inquiété : est-ce que, n’ayant égard qu’à la fièvre, nous chercherons seulement à évacuer la quantité d’humeur, ce que nous aurions fait sans inconvénient dans d’autres cas ? Ou bien d’abord nous occuperons-nous de l’orifice de l’estomac, et ensuite, quand il sera rétabli, purgerons-nous convenablement tout le corps ? Ce dernier parti me semble préférable.

Dans beaucoup de cas semblables j’ai vu souvent parmi les malades, les uns succomber, les autres arriver aux dernières limites du danger, les médecins s’étant attachés à les purger avant de fortifier l’orifice de l’estomac. — Si la fièvre est accompagnée de diarrhée, aucune autre évacuation n’est exigée, celle-ci suffit,

  1. Ici Galien n’appelle pas συμπτώματα les phénomènes qui sont liés nécessairement à la maladie, mais les épiphénomènes, qui peuvent exister ou manquer (Étienne, p. 310). — Voy. aussi chap. xiii, à la fin. À vrai dire, c’est des complications que Galien veut surtout parler ; en d’autres termes il s’agit des fièvres dans lesquelles le symptôme fièvre n’est pas seul, ou du moins n’est pas seul pris en considération, car Galien entend les complications dans un sens plus étendu que les modernes.