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DE LA MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE, À GLAUCON, I, xii.

rations dans toutes les autres maladies. Dans les tierces non légitimes, il n’est pas bon de prescrire des bains dès le début, mais lorsque apparaissent déjà les signes de la coction, ni de donner des aliments chaque jour ; il suffit d’en donner un jour sur deux. Ce qui soulage, c’est le repos, les fomentations sur les régions hypochondriaques, les potages d’une digestion facile, les clystères pas trop émollients, Si une saignée est réclamée, on ne négligera pas de la faire ; il faut, des le début, se déterminant d’après les principes connus, tirer autant de sang qu’il est opportun dans le cas actuel. L’ensemble du régime doit tendre non à refroidir et à humecter tout le corps comme dans les tierces légitimes ; il doit, au contraire, avoir quelque chose de plus apéritif et de plus chaud. Le médicament qui convient le mieux, est la ptisane additionnée de poivre ; donnez encore à boire une décoction d’hyssope, d’origan, d’épi de nard dans de l’eau miellée, et toutes autres ptisanes qui poussent aux urines, excepté celles qui sont très-échauffantes et desséchantes. Après le septième jour, donnez surtout de l’absinthe d’une manière continue.

Beaucoup de personnes ont été soulagées par de l’oxymel et par un de ces purgatifs (ὑπήλαταminoratifs), que, vous le savez, nous employons fréquemment. Le vomissement après les repas a été si salutaire dans des cas où cette fièvre était devenue chronique, que beaucoup de personnes, je le sais, ont été complétement débarrassées à la suite de ces vomissements.


Chapitre xii. — Du traitement des fièvres quartes.


Maintenant nous allons parler des fièvres quartes : au début, on doit les traiter avec réserve et douceur ; n’employez ni médicament violent, ni évacuant, à moins qu’il n’y ait pléthore manifeste. Si de la veine ouverte sort un sang noir et épais, tel qu’on le voit surtout dans les vaisseaux spléniques, saignez hardiment ; s’il apparaît jaune et ténu, arrêtez aussitôt l’écoulement ; ouvrez la veine soit interne, soit moyenne de l’avant-bras, et mettez immédiatement à un régime restaurant et qui n’engendre pas de vents ; relâchez le ventre autant que possible par les moyens ordinaires. Si vous n’en obtenez aucun résultat, employez les clystères plus âcres ; défendez les chairs de porc, toutes les viandes visqueuses