Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/734

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
722
DE LA MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE, À GLAUCON, I, ix-x.

étaient excessivement crues. Une telle fièvre assurément est très-opposée à une tierce légitime.

Les espèces extrêmes de fièvres étant ainsi déterminées, vous n’aurez pas de peine à reconnaître les autres espèces intermédiaires, d’ailleurs très-nombreuses. En effet, si les signes des fìèvres tierces décrits au début (chap. v) concourent tous, ils produisent la tierce légitime, dans laquelle l’accès le plus court dure quatre, cinq ou six heures, et le plus long onze ou douze. Dans de telles fièvres, les urines, dès le troisième jour, ou au plus tard dans le quatrième, présentent quelque signe de coction. C’est ainsi que vous distinguez la tierce franche et celle qui ne l’est pas ; même distinction pour la quarte et la quotidienne. Celle qui réunit tous les signes des fièvres quartes précédemment décrits (chap. vi) est la quarte légitime et franche ; celle qui ne les réunit pas est fausse et illégitime. Parmi les fièvres quotidiennes, celle qui réunit tous les signes que j’ai énumérés (chap. vii), est franche ; celle qui ne les réunit pas est illégitime. Les fièvres illégitimes, non plus, ne sont pas chroniques comme la quarte et la quotidienne ; mais de même que la tierce franche est courte, de même la quarte et la quotidienne sont longues. Tels sont les points à examiner chez ceux qui ont des fièvres à types périodiques.

Chez les autres fébricitants, il faut considérer les urines, les déjections, l’habitude entière du corps, la chaleur, le mouvement des artères et les autres choses qu’Hippocrate (cf. par ex. Des humeurs, § 1), et la longue expérience prescrivent d’examiner : le pays, la saison, la constitution de l’air, les âges, les tempéraments, les circonstances antérieures, celles qui se sont manifestées en même temps que la maladie, et celles qui se sont montrées pendant sa durée.

On pourrait croire que l’explication est complète, mais en réalité il n’en est pas ainsi. La remarque la plus importante de toutes, la plus courte à énoncer n’est pas encore faite. Quelle est-elle ? C’est le degré (ποσότης, quantité) de la maladie et de la force du malade. La chose n’exige qu’un mot d’indication, mais elle est de la plus grande utilité. En effet, il n’est pas possible de bien pronostiquer sans calculer exactement le degré où en est chacune des choses précitées. La maladie est-elle mortelle ou ne l’est-elle pas ? Quand est-il plus probable que le sujet mourra ou guérira de l’af-