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DIAGNOSTIC DES FIÈVRES CONTINUES.

constitution replète, qui mènent une vie oisive au milieu des débauches, de l’ivresse, qui chaque jour prennent des bains, principalement après le repas, y sont très-sujets. Ainsi donc ce sont les pays plus humides, l’hiver entre les saisons, et les constitutions de l’air plus humides, qui engendrent surtout cette fièvre. Si elle prédomine à cette époque, cette circonstance, outre les indications énoncées, ne contribuera pas peu au diagnostic (voy. chap. v). Ces fièvres ne se terminent pas à leur déclin par des sueurs, comme les tierces et les quartes, aussi n’arrivent-elles pas à une rémission nette, excepté dans un petit nombre de cas.

Les urines rendues pendant la marche de la fièvre, indiquent les périodes de toute la maladie. Au début elles vous dénoteront la nature même de la fièvre. Elles sont, dans les fièvres quotidiennes, ou blanches ou ténues, ou épaisses et bourbeuses, ou rouges ; dans les tierces, ou jaunes ou tirant sur le fauve ; dans les quartes, très-variées, mais toutes crues. Tels sont les signes des fièvres intermittentes.


Chapitre viii. — Signes des fièvres continues en général.


Vous reconnaîtrez les fièvres continues surtout à ce qu’elles ne présentent aucun des signes qui, avons-nous dit, existent nécessairement dans les fièvres intermittentes, à ce que la fièvre ne cesse pas dans les vingt-quatre heures, à ce que l’accroissement de la fièvre est irrégulier, ce qui indique encore, sans compter les autres signes, une durée plus longue, enfin à ce que le pouls manifeste aussi le caractère particulier aux fièvres. Si le désordre, ou l’irrégularité, ou le défaut de rhythme, vient s’y joindre, c’est encore une preuve que la fièvre doit être grande et en même temps qu’elle n’est pas intermittente. Si de telles fièvres, persistant, ont au troisième jour un redoublement plus fort, ou si les déjections et les urines se présentent avec des caractères de crudité complète, il n’est pas possible qu’elles soient jugées le septième jour. Si le quatrième jour se montre semblable au troisième, que la fièvre paraisse comme couvant à petit feu[1], que le visage et toute l’habitude du

  1. Οἷον σμυχόμενος. C’est-à-dire, suivant Étienne (p. 284), une fièvre qui se concentre dans les profondeurs du corps, de sorte qu’elle ne peut pas éclater à la surface. Une telle fièvre tient à la surabondance du phlegme.