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DES LIEUX AFFECTÉS, VI, vi.

l’origine, éprouvait des palpitations continuelles du pénis, le pneuma flatulent était le principe de la diathèse, et en dirigeant contre lui tout le traitement, je guéris le malade. Les individus affectés d’une dilatation des orifices des artères n’avaient éprouvé antérieurement aucun symptôme semblable ; l’un, contre son usage, s’était abstenu de coït pendant un longtemps ; l’autre s’était nourri de mets malsains et âcres ; celui-ci, pendant un voyage de deux mois, avait porté une ceinture, n’en ayant pas l’habitude. Je pensai donc que la dilatation des artères provenait chez les uns de l’âcreté des humeurs, et chez les autres de la production d’un pneuma flatulent mû d’une manière déréglée et violente. En effet les médicaments qui provoquent la tension du pénis, soit pris en potion, soit appliqués au périnée ou sur les lombes, sont tous chauds et flatulents. À l’inverse, les médicaments doués d’une vertu contraire dissipent tous les flatuosités et refroidissent plutôt qu’ils n’échauffent. Mais remarquez mes paroles et ne passez pas sans les peser : j’ai dit médicaments et non pas aliments ; car il est des médicaments qui engendrent beaucoup de sperme, et par conséquent qui excitent à la lubricité. Ces faits confirment ce que je disais tout à l’heure, savoir, que ceux qui s’abstiennent du coït sont pris parfois de priapisme. Cela arrive aux gens qui ont beaucoup de sperme et qui en même temps s’abstiennent du coït, contre leur habitude, s’ils ne dissipent pas dans des occupations nombreuses le superflu de leur sang ; cela arrive surtout à ceux qui n’écartent pas l’idée des plaisirs vénériens, comme le font les personnes naturellement chastes et ayant pratiqué longtemps une pareille continence, mais qui arrivent au contraire à se représenter ces plaisirs à la suite de spectacles capables de les exciter ou parce qu’ils se les rappellent. La diathèse qui affecte le pénis chez ces individus est tout à fait contraire de celle qui se déclare chez les gens dont l’esprit n’a pas même conçu l’idée des plaisirs vénériens. — Un de mes amis qui avait pris la résolution, contre ses habitudes antérieures, de s’abstenir complétement du coït, éprouva un tel gonflement du pénis qu’il fut forcé de me faire connaître l’état dans lequel il se trouvait. Il s’étonnait, disait-il, que, chez les athlètes, le pénis étant ridé et flasque par suite de la continence, le contraire arrivât chez lui depuis qu’il avait adopté ce régime. Alors je lui conseillai d’éjaculer le sperme accumulé,