Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/710

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
698
DES LIEUX AFFECTÉS, VI, vi.

ne peuvent plus soutenir le poids du fœtus, et qu’elles le laissent s’échapper facilement (cf. Hippocr., Aph., V, 45, et Utilité des parties, XIV, iv).


Chapitre vi. — Des ulcérations du pénis. — De la gonorrhée et du priapisme. — À ce propos Galien examine comment se produisent l’érection et l’émission du sperme. — Exemples qui prouvent combien les facultés des animaux sont instinctives et innées.


De même que parmi les matières excrétées par l’anus, peu indiquent l’affection des lieux avoisinants, et que la plupart dénotent les affections des intestins, de l’estomac, de la rate, du foie, parfois même l’état des humeurs contenues dans le corps entier, de même il est peu de matières excrétées par le pénis qui marquent une affection propre à cette partie ; le plus souvent elles révèlent un état de la vessie et des reins, du foie et de la rate, du poumon et du thorax, et la diathèse des humeurs contenues dans le corps entier. La distinction se tire des autres caractères attachés, disions-nous, à l’affection de chaque partie. Ainsi l’affection du pénis lui-même se reconnaît à ces signes : la douleur qui s’y manifeste indique clairement l’ulcération, outre que les urines entraînent avec elles quelqu’une des matières inhérentes à l’ulcère. Ces matières se distinguent de celles qui viennent de la vessie parce qu’elles apparaissent au premier jet de l’urine, tandis que celles qui arrivent de la vessie sont mêlées aux urines. De plus, pendant qu’on urine, les ulcères de la verge font éprouver constamment[1] une sensation mordicante, surtout lorsqu’ils sont à vif, la croûte d’ulcère (ἐφελκίς), ou la sanie s’étant détachées. Les inflammations et aussi les autres affections semblables se distinguent sans signe beaucoup plus aisément encore ; il est préférable d’exposer plus longuement ce qui regarde la gonorrhée et le priapisme.

La gonorrhée est une excrétion involontaire (ἀκούσιος) du sperme ; pour parler plus clairement, il vaut mieux l’appeler une excrétion fréquente du sperme, dont on n’a pas conscience (ἀπροαίρετος) et qui s’accomplit sans érection de la verge. Le priapisme est une augmentation de la verge entière, en longueur et eu égard à sa

  1. Συνεχῶς vulg. ; ἐναργῶς, manifestement, manuscrit.