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DE L’HYSTÉRIE.

nifeste quand la menstruation est irréprochable. Donc, à la suite de la rétention des règles, ces symptômes se manifestent généralement. Quand les règles sont trop abondantes, la peau se décolore, les pieds enflent, tout le corps est un peu gonflé ; la coction des aliments s’accomplit mal, l’appétit est déréglé ; en un mot surviennent tous les accidents qui d’habitude accompagnent les pertes excessives de sang, que ce soit par des hémorrhoïdes ou par toute autre évacuation sanguine. Sans que la matrice soit affectée, la femme est quelquefois prise d’un flux appelé sanguin, tout le corps se purgeant et se vidant par la matrice, comme il se purge quelquefois par les reins. Ce flux se montre surtout chez les femmes qui ont la chair molle et qui sont phlegmatiques ; nous pouvons les guérir, sans toucher la matrice, par des remèdes qui s’adressent à tout le corps. Le liquide évacué est tantôt une sanie rouge et tantôt une humeur aqueuse et jaunâtre. Si le sang s’échappe pur comme dans une saignée, il faut examiner avec soin s’il n’y a pas une érosion de la matrice. Il arrive assez souvent qu’une érosion se forme, soit surtout au col, soit dans une autre partie. On reconnaît qu’elle est profonde par la sanie qui s’échappe, et qu’elle siége au col, non-seulement par cette circonstance, mais aussi en touchant. Le sang s’échappe aussi chez les femmes enceintes, les veines du col venant à s’ouvrir à leur extrémité (cf. Hippocrate, Aph., V, 60). Si chez une femme enceinte les seins s’affaissent tout à coup, attendez-vous à un avortement. Si la femme porte deux jumeaux, et qu’un de ses seins s’affaisse, cela signifie qu’elle avortera d’un des deux enfants (cf. Hippocr., ibid., V, 37, 38) ; ordinairement le mâle si c’est le sein droit, et la femelle si c’est le sein gauche ; en effet, généralement, chez les femmes les mâles sont à droite dans la matrice, et les femelles à gauche ; le contraire est rare, comme cela s’observe aussi chez les autres animaux qui naturellement mettent au monde deux petits ; par exemple beaucoup de chèvres, les brebis, et d’autres quadrupèdes en assez grand nombre. Si la femme conçoit facilement, mais si au deuxième, au troisième, ou au quatrième mois, elle perd son fruit, une humeur phlegmatique s’est accumulée autour des cotylédons de la matrice ; il en résulte que les veines et les artères qui se développent dans le chorion pour s’aboucher avec celles qui existent dans la matrice manquent tellement de force, qu’elles