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DE L’HYSTÉRIE.

dit cela Hippocrate continue : « Beaucoup d’autres parties du corps ont également de telles fraternités (affinités), eu égard soit à la tension des nerfs, soit à la figure des muscles, et beaucoup d’autres plus importantes à connaître qu’on ne le pense, eu égard à la nature de l’intestin, au ventre tout entier, ou aux voyages et tension de l’utérus. » Dans ce passage Hippocrate se proposait de parler de l’articulation du genou qui ne peut pas se mouvoir naturellement, bien qu’il ne souffre d’aucune affection propre, mais par le seul fait de ses rapports avec l’articulation de la hanche ; et à ce propos il a rappelé les tensions de la matrice, quand cette partie ne se déplace pas par un mouvement propre, mais tirée par d’autres parties, elle se laisse entraîner par ce qui la tire.

Les distorsions de la matrice sont donc, de la manière que j’ai indiquée, la suite de la rétention des règles ; elles ne sont pas elles-mêmes la cause des symptômes qui se produisent dans le corps de l’animal, mais elles ont avec ces symptômes une cause commune : la plénitude par suite de la rétention du flux menstruel. Quant aux malaises qu’éprouvent les femmes veuves, sans distorsion de la matrice ou sans rétention des règles, elles tiennent à la rétention du sperme. Les symptômes varient suivant la quantité et la qualité du sang menstruel et du sperme. Ainsi quand la matière nuisible peut refroidir tout le corps, les malades sont fortement refroidis, de sorte qu’il n’y a plus ni respiration ni pulsation sensibles ; si au contraire la matière est épaisse ou âcre, il se manifeste des spasmes ; ce sont des tristesses quand l’humeur est plutôt mélancholique. De même des défaillances sont la conséquence de la violence des tensions, des refroidissements et des dépravations de l’orifice de l’estomac (στόμαχος) ; or, il est évident que dans ce livre nous avons coutume d’appeler στόμαχος l’orifice de l’estomac (στόμα τῆς γαστρός), de même que tous les médecins ont coutume de se servir d’un dérivé de cette expression pour désigner les syncopes stomachales (στομαχικαὶ συγκοπαί).

Je vais parler maintenant de tous les symptômes qui surviennent chez les femmes par suite de la suppression des règles, car j’ai promis d’en dire quelque chose, et mon point de départ sera ce qu’Hippocrate avance dans ses Aphorismes (V, 39) : « Quand une femme qui n’est ni enceinte, ni nouvellement accouchée, a du lait,