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DE L’HYSTÉRIE.

sont naturellement poussés à expulser soit les excréments, soit les urines.

Au milieu de ces réflexions, des phénomènes semblables à ceux que j’ai décrits se présentèrent à mon observation chez une femme veuve depuis longtemps, Elle était en proie, entre autres maux, à des distensions des nerfs ; la sage-femme ayant dit que la matrice était rétractée, lui prescrivit les moyens auxquels on a coutume de recourir en pareil cas. La malade usant de ces remèdes, il arriva que, partie par suite de la chaleur de ces remèdes, et partie par les attouchements que la médication nécessitait aux organes génitaux, il survint des tiraillements accompagnés à la fois de douleur et de plaisir, semblables aux sensations qu’on éprouve pendant le coït, et à la suite desquels elle rendit un sperme épais et abondant ; elle fut dès lors délivrée des maux qu’elle ressentait. De tout cela, il me parut donc résulter que la rétention du sperme imprégné de mauvaises humeurs, avait, pour produire du dommage dans tout le corps, une plus grande puissance que la rétention des règles ; de telle sorte que, les veuves, si les règles coulent quelquefois, mais qu’il y ait rétention du sperme, éprouvent de la gêne et en même temps des incommodités. Ceux qui regardent comme invraisemblable, quand il survient dans tout le corps des symptômes considérables, d’en accuser une petite quantité d’humeur contenue dans une partie, me paraissent trop perdre de vue ce qu’on observe chaque jour. Ainsi, à la suite d’une morsure de quelque araignée venimeuse, on voit tout le corps devenir malade bien qu’une petite quantité de venin ait pénétré par une très-petite ouverture. L’effet produit par le scorpion est encore plus étonnant, car les symptômes les plus violents se déclarent sur-le-champ ; cependant ce qu’il lance quand il pique est ou très-peu de chose, ou même n’est rien du tout, l’aiguillon ne paraissant pas percé. Toutefois il est nécessaire de supposer que ce n’est pas pour avoir été piqué simplement comme par une aiguille que le corps semble aussitôt frappé par la grêle et qu’on tombe en lipothymie, mais il est plus raisonnable d’admettre que ces accidents sont causés par l’introduction d’un certain pneuma ou d’une certaine humeur ténue. Quelques médecins pensent que le simple contact de certaines substances peut, par la seule puissance de leur qualité, altérer les corps touchés. Une