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DE L’HYSTÉRIE.

artère (aorte) aussi bien que de la veine cave. Puisqu’Érasistrate pense que du pneuma seulement est contenu dans les artères, c’est à ses sectateurs, et non à nous, qu’il incombe de rechercher [la voie par où arrive le pus ; selon nous], l’artère lisse du poumon (veine pulmon.) peut conduire dans le ventricule gauche du cœur tout le pus qu’elle reçoit de l’abcès rompu du poumon, et ce pus tomber de là dans l’aorte, d’où il passe dans les reins pour descendre à la vessie. Mais ce n’est pas ainsi que les choses se passent le plus souvent, le transport du pus s’opérant ordinairement par la trachée-artère. On a donc indiqué la cause en vertu de laquelle le pus, dans les suppurations du poumon, peut, bien que cela arrive rarement, être purgé par les urines. Une autre cause plus rare du passage à travers les intestins est révélée par la dissection ; on trouve, en effet, quelquefois un certain vaisseau qui rattache la veine cave à celle qu’on appelle caudicale (στελεχιαίαveine porte) (voy. Dissert. sur l’anatomie). De sorte qu’il n’est ni extraordinaire, ni impossible, que les parties situées au-dessus du diaphragme vident leur pus dans l’estomac, ni que celui des parties sous-jacentes se rende par les reins dans la vessie. Il est naturel, en effet, que dans des cas rares de constitutions particulières du corps il se manifeste des symptômes rares.


Chapitre v. — De la suffocation utérine et de ses causes. — Cette affection est due principalement à la rétention du sperme de la femme. — Observations propres à Galien, et faits (empoisonnements ou rage) qui prouvent qu’une petite quantité de matière nuisible peut produire de grands désordres (voy. III, xi). — Explication des prétendus mouvements de l’utérus à travers le corps (Ailleurs Galien paraît croire qu’ils existent réellement. — Voy. Dissertation sur la phys. et la pathologie). — De quelques autres affections propres aux femmes.


Il ne faut point traîner en longueur pour savoir si nous devons appeler ὑστέρα ou μήτρα (utérus ou matrice) la partie donnée aux femmes par la nature pour la conception, ni si nous nous servirons soit du pluriel ὑστέραι ou μήτραι ou du singulier ὑστέρα ou μήτρα. Il vaut mieux, en effet, passer notre temps aux choses utiles, dont nous retirerons des fruits pour le diagnostic, le pronostic ou la thérapeutique, par exemple dans l’affection appelée par les uns suffocation utérine (ὑστερικὴ πνίξ), par d’autres apnée utérine (ἀπνοία ὑστερική) ; car on peut entendre les médecins se servir de ces