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DES LIEUX AFFECTÉS, VI, iv.

à plus forte raison quand on pressait avec les mains. Nous le traitâmes comme on fait pour les inflammations. — Un autre individu, chez qui les vertèbres étaient déviées en arrière, rendait les urines involontairement et sans douleur de la vessie. Nous conjecturâmes, dans ce cas, que le muscle constricteur du col de la vessie était affecté ; aussi nous dirigeâmes la thérapeutique du côté de la moelle épinière. — Chez un autre malade, affecté de la même manière que le précédent, il survint une rétention d’urine ; la sensibilité de la vessie étant émoussée à cause de la souffrance des nerfs, le malade ne sentant rien pendant le sommeil, la vessie se remplissant et se distendant outre mesure, elle ne laissait pas une goutte d’urine s’échapper. Cette dernière espèce de rétention d’urine n’est pas très-rare ; ainsi on l’observe, entre autres, chez les gens bien portants qui, soit à cause de l’urgence des affaires, soit dans les réunions, soit au sénat, soit dans les tribunaux, soit dans les repas conservent longtemps leur urine ; la vessie étant alors distendue outre mesure, il s’ensuit une ischurie, la faculté péristaltique de la vessie étant affectée par suite de la tension excessive. — Un autre individu, à la suite d’une chute, le rachis n’ayant aucunement souffert, rendit une grande quantité de sang avec l’urine, et, après cela, il y eut ischurie complète. Nous conjecturâmes que chez cet individu il s’était forme un caillot ; nous introduisîmes le cathéter et le malade urina un peu ; quand nous retirâmes le cathéter nous reconnûmes à son extrémité les traces d’un caillot. Chez d’autres, à la suite de douleurs chroniques, survenues avec les symptômes des abcès, quand ces symptômes disparurent, un pus ténu s’échappa avec les urines ; puis il survint une rétention d’urine d’où on peut conjecturer qu’un pus épais obstruait l’urèthre. Nous avons souvent vu l’ischurie survenir chez les enfants atteints de la pierre ; en les étendant dans une position déclive et en les secouant, nous avons éloigné la pierre de l’entrée du canal.

Quand vous aurez vu par vous-mêmes ce que je vais vous dire, je pense que vous vous en souviendrez toujours : toutes les fois qu’il existe un caillot (thrombus), non-seulement dans la vessie, mais encore dans les intestins et dans l’estomac ou dans la poitrine, on observe des défaillances et une teinte pâle de la peau ; le pouls est petit, faible et fréquent, il y a de l’agitation et résolution des