Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/693

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
681
AFFECTIONS DES VOIES URINAIRES.

junum, et du jéjunum dans l’intestin grêle, résulte de la seule faculté physique, tandis que la miction et la défécation s’accomplissent par l’action des deux facultés : eu égard au rectum et à la vessie, par les facultés physiques ; eu égard aux muscles par celles qu’on nomme psychiques et volontaires. En effet, les muscles situés aux orifices cessent d’agir ; au contraire, ceux de l’hypogastre et surtout les médians entrent en action. Quelques individus qui vont difficilement à la selle pressent ces muscles avec les mains ; ceux qui urinent difficilement ou qui n’urinent pas du tout ont coutume d’en faire autant. Lors donc que souffrent les nerfs par lesquels la faculté psychique arrive aux susdits muscles, ou que la moelle elle-même est affectée, la fonction de ces muscles étant paralysée, il y a émission involontaire de l’urine et des excréments. Mais quand le corps même de la vessie est en proie à une pareille affection, de sorte qu’elle ne peut plus presser le liquide qu’elle contient, il y a suppression d’urine et ce symptôme s’appelle ischurie. Il arrive aussi qu’il y a suppression d’urine sans lésion de la faculté excrétoire, parce que la sensibilité de la vessie devient obtuse, si les nerfs propres de cet organe sont affectés, tandis que ceux du muscle qui ferme le col, conservant la faculté intacte, continuent d’agir. De sorte que s’ils sont paralysés, le signe propre de la paralysie de ce muscle est l’émission involontaire des urines. Quand cette affection se manifeste et qu’en même temps le canal est obstrué, il est difficile de distinguer les deux diathèses. Du reste, pour arriver au diagnostic exact de ces diathèses, et aussi de toutes les autres qui surviennent dans la vessie, il est tout à fait nécessaire de connaître d’abord les causes extérieures qui précèdent immédiatement (prochaines), causes que les médecins appellent proprement causes procatarctiques, mais surtout les affections qui se développent antécédemment dans le corps même de l’animal.

Ainsi, chez un de mes clients, le rachis étant infléchi par suite d’une chute, il survint une suppression d’urine, laquelle arrive comme Hippocrate l’a dit (Articul., § 48). Toutefois cette suppression ne survint pas immédiatement, mais vers le troisième jour, la vessie ayant été enflammée par suite du mouvement de déplacement des vertèbres en avant. Cet individu eut donc des douleurs à la région de la vessie, sans même qu’on y touchât, et