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DES LIEUX AFFECTÉS, VI, iv.

se contracter fortement sur l’urine qu’elle contient pour l’expulser, quelquefois parce que l’orifice inférieur est obstrué par des humeurs épaisses ou par un calcul qui est enclavé dans le canal. Il arrive aussi que cette affection tient, soit à l’inflammation, soit à une autre tumeur, qui rétrécit le canal ou l’obstrue complétement.

L’atonie de la vessie, d’où résulte une suppression d’urine, ne se produit pas à la suite des affections des nerfs de la moelle ou de la moelle elle-même, comme le conçoivent certains médecins qui sont d’opinion que l’action de la vessie est une opération volontaire puisque nous retenons l’urine aussi longtemps que nous voulons et que nous la laissons s’échapper au gré de notre désir. Il eût été plus convenable de savoir que ce n’est pas l’action de la vessie, mais l’action de la miction qui est volontaire, comme l’action de la défécation est volontaire, mais non celle des intestins. En effet, la vessie n’a qu’une fonction, la fonction péristaltique ; le muscle qui environne circulairement le canal urinaire, muscle placé à l’origine du col de la vessie, est un organe volontaire, ayant pour office de serrer si exactement le col de la vessie qu’il n’en laisse échapper aucune goutte d’urine. Le muscle qui est placé à l’extrémité du gros intestin a la même fonction et la même utilité eu égard aux excréments. Aussi, quand ces muscles sont paralysés, ni l’urine, ni les excréments ne sont retenus dans la vessie et dans le rectum, mais ils s’échappent peu à peu sans que nous le voulions. Ainsi, comme l’effet produit involontairement sur les autres muscles par la paralysie, est produit ici volontairement en vertu de notre détermination, de la même façon nous cessons de faire agir les muscles du col de la vessie et du fondement quand nous voulons expulser les excréments ou l’urine. De même que quelques personnes mal instruites ont regardé comme tout volontaire l’acte de la miction et de la défécation, de même d’autres, également dans l’erreur, ont pensé au contraire que cet acte est entièrement physique (involontaire)[1]. La propulsion de l’aliment par l’estomac dans le jéjunum est un acte tout physique, l’extension et la flexion de l’un ou l’autre membre et de chacun des doigts est un acte tout volontaire. Le transport des matières de l’estomac dans le jé-

  1. Voy. Mouvement des muscles, II, viii.