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DES LIEUX AFFECTÉS, VI, iii-iv.

celui dont nous parlons maintenant, qu’on l’appelle diabète, soif intense, ou diarrhée d’urine. Car nous ne donnons pas ces noms comme convenables, mais nous nous efforçons de trouver par le lieu affecté et par la diathèse elle-même la voie qui conduit heureusement à la thérapeutique.

Il y a une autre affection exactement semblable au diabète ; elle se manifeste quand des aliments abondants ne sont ni mal cuits, ni expulsés par les selles, ne produisent pas de pléthore, et ne nourrissent pas bien, mais sont manifestement dissipés promptement par la perspiration. Cette affection n’est ni aussi rare, ni aussi rebelle que le diabète ; car si on la reconnaît avant qu’elle soit arrivée à son plus haut développement, il n’est pas difficile de la guérir. Lorsqu’un individu va jusqu’à manger plus du double qu’à l’ordinaire, et que son corps s’atrophie sans diarrhée, la maladie dont nous parlons est reconnue, non-seulement par les médecins, mais même par les gens du monde ; si on va jusqu’à manger le triple, il faut hâter le traitement avant qu’on arrive jusqu’au quadruple ou au quintuple. Il est donc rationnel de dire que cette maladie tient à une diaphorèse rapide, en même temps que toutes les parties conservent la faculté attractive, et avec elle celle qu’on appelle proprement appétitive. La cause de la soif violente qui n’est pas accompagnée de diabète, réside d’abord dans l’estomac, et surtout dans son orifice, ce viscère étant en proie à une dyscrasie chaude ou sèche, ou à toutes les deux à la fois ; après l’estomac, dans le foie, surtout dans sa partie concave, quand le mésentère, le jéjunum, l’estomac lui-même, l’œsophage et le poumon sont pris de chaleur brûlante en même temps que cette partie concave. La première origine de cette soif ardente tient quelquefois à ce que ces organes sont brûlés par un état érysipélateux, état qui traîne généralement à sa suite diverses espèces de marasmes, comme je l’ai dit dans le livre qui traite de ce sujet (Sur le marasme ; voy. Dissert. sur la pathol.). À cause de la communauté des symptômes, j’ai parlé de cette affection en même temps que de celles des reins. Le diabète est une maladie propre aux reins, analogue à la faim canine qui a son siége à l’orifice de l’estomac et qui est accompagnée d’une atonie de la faculté rétentive. En effet, si nous disions que le diabète existe sans une violente appétence [pour les boissons], il ne se produirait pas une