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AFFECTIONS DES VOIES URINAIRES.

quand l’affection arrive à son summum, il ne s’est produit aucune sensation, comme cela a lieu dans la faim canine. Il est donc naturel que cette appétence des reins se développe peu à peu, et qu’en devenant plus intense, il y ait d’abord, sans que nous le sentions, attraction du liquide séreux contenu dans les veines ; puis, quand tout a été attiré et que le sang paraît entièrement dépouillé de cette humidité, il est également naturel que les vaisseaux desséchés attirent l’humidité du foie, et qu’à son tour le foie en attire des intestins et de l’estomac. Lorsque les veines de l’orifice de l’estomac sont desséchées, on est pris d’un violent désir pour les boissons, attendu qu’on ressent alors la diathèse ; ensuite, quand la boisson est ingérée, les veines qui vont du foie à l’estomac, se trouvant dans un état de sécheresse, s’en saisissent aussitôt en totalité, et de là le liquide passe dans celles qui se succèdent jusqu’à ce que la transmission arrive aux reins. Il a été, en effet, démontré dans notre traité Sur les facultés naturelles (I, x, xi ; II, vii), que non-seulement la boisson, mais que l’aliment solide étaient portés de tous côtés dans le corps en vertu d’une transmission suite de l’attraction. Ainsi donc, eu égard à la rapidité du passage, le diabète ressemble à la lientérie, autant qu’une affection des reins est identique à une affection de l’estomac ; mais ces deux affections diffèrent par ce fait que tout le travail du transport, avant que le liquide arrive aux reins, est une succession d’opérations naturelles, la faculté attractive s’exerçant. Toutefois, il y a encore entre elles cette analogie : l’attraction [des liquides] de la veine cave vers les reins est analogue à l’ingestion première dans l’estomac des aliments qui viennent de la bouche (c’est-à-dire qu’il y a attraction dans les deux cas) ; mais les fonctions qui s’accomplissent avant sont propres à la diarrhée d’urine. — Quelques médecins pensent, mais sans raison, que le diabète est, comme la faim canine, une affection de l’estomac ; erreur rendue manifeste par cette considération que ceux qui, par suite d’une soif violente, remplissent leur estomac, gardent longtemps le liquide. En effet, on peut constater les quatre symptômes suivants quand on a bu pour assouvir une soif violente : le premier c’est le vomissement ; le second, c’est la rapide évacuation à travers l’intestin par la diarrhée ou la lientérie ; le troisième, c’est le séjour prolongé dans l’estomac ; le quatrième est précisément