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AFFECTIONS DU CANAL INTESTINAL.

et] descend. La substance du corps des tuniques des intestins grêles est poreuse et ténue, de telle sorte qu’ils ne peuvent retenir longtemps dans leur intérieur des causes semblables (c’est-à-dire : des vents et des humeurs). Il est donc naturel que si dans un corps dense et épais il s’amasse, soit une humeur froide, épaisse et visqueuse, soit un pneuma flatulent, qui n’ont point d’issue, il survienne de la douleur, et même une douleur violente, pour deux raisons, savoir, la dyscrasie et la tension des corps dans lesquels ces matières sont resserrées, enfin une douleur prolongée, attendu que ces matières ne peuvent pas être facilement évacuées, puisqu’elles sont retenues par l’épaisseur et la densité des corps qui les renferment.

Il se produit aussi des douleurs très-fortes à la partie la plus élevée des intestins, douleurs qui torturent tellement les malades par les vomissements dont elles sont accompagnées qu’ils vont à la fin jusqu’à vomir des excréments ; c’est à peine si une personne réchappe de cette affection. Quelques médecins l’appellent iléus, d’autres chordapsus quand apparaît une tumeur à la région des intestins grêles, comme s’il semblait que les intestins soient noués à l’instar d’une corde (volvulus par invagination ou rotation). Il a paru rationnel aux médecins qui m’ont précédé d attribuer une pareille affection des intestins grêles, soit à une inflammation, soit à l’enclavement d’excréments secs.

Il y a d’autres symptômes qu’on croit, avec raison, survenir quand tout le canal digestif, estomac et intestins, est affecté ; par exemple, les diathèses lientériques et cœliaques, lesquelles ne sont point accompagnées de mordication. En effet les diathèses mordicantes excitent tout l’intestin à l’évacuation, par cela seul qu’elles sont mordicantes ; celles qui n’ont pas cette qualité sont une conséquence de l’atonie des intestins qui, ne pouvant, même pendant peu de temps, retenir leur contenu, le rejettent à l’instant, et comme s’ils secouaient un fardeau qui leur pèse, ainsi que cela a lieu dans la strangurie. On voit, en effet, survenir la strangurie, tantôt parce que la vessie rejette continuellement les liquides qui y affluent, à cause de leur âcreté et de leur qualité mordante, tantôt parce qu’elle ne peut en supporter le poids, bien que la quantité soit petite.

Vous trouverez décrites ailleurs, chacune en particulier, les