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DES LIEUX AFFECTÉS, VI, ii.

sont, pour ainsi dire, remplies d’air ; souvent elles nagent à la surface du liquide, et, en se déposant, elles ressemblent à de la fiente de bœuf. Au milieu des paroxysmes des coliques, on est soulagé par les lavements relâchants, beaucoup plus que dans ceux des douleurs néphrétiques. Il arrive aussi que si une certaine humeur froide vient à s’échapper, les paroxysmes cessent aussitôt, cette évacuation étant comme un moyen palliatif ; ou plutôt elle n’est pas seulement telle, mais c’est un moyen thérapeutique et diagnostique. La sortie de la pierre, chez les néphrétiques, est précisément comme l’évacuation de cette humeur dans les coliques : l’expulsion de la pierre dissipe la douleur et fait découvrir en même temps le lieu affecté, de sorte qu’il ne reste plus qu’à prendre ses mesures pour mettre les malades à l’abri du retour des souffrances. En effet, comme au moment des douleurs la région des reins et celle des uretères réclament les mêmes médicaments, de même, les douleurs passées, ces régions en exigent de différents. Il faut donc penser qu’il ne résulte pas un grand dommage pour la thérapeutique si la première invasion des douleurs ne permet pas de distinguer facilement les deux espèces d’affections, car elles n’ont pas besoin de médicaments différents ni à l’extérieur ni à l’intérieur, mais il suffit d’employer des palliatifs.

Tous les intestins se suivent régulièrement, à partir de l’estomac : le jéjunum est le plus élevé ; puis vient l’intestin appelé grêle ; après lui se trouve le cœcum qui a un prolongement vers les parties inférieures ; vient ensuite le colon qui se dirige d’abord à la région supérieure pour s’accoler le plus souvent au foie et à la rate ; aussi ai-je été surpris de voir comment non-seulement presque tous les médecins, mais encore les gens du monde, avaient su rapporter au colon les douleurs les plus violentes, dans quelques parties [du ventre] qu’elles se trouvent. Certes, cette manière de voir me paraît très-vraisemblable, mais je ne l’ai admise qu’après avoir cherché la cause de la douleur violente et fixe, et ne me fiant pas simplement aux affirmations des autres. En effet, il ne serait pas conforme à la raison de croire que les vents froids et les humeurs froides contenus dans les intestins grêles causent, dans leur marche, des douleurs analogues aux douleurs violentes qui se manifestent, soit dans les reins, soit dans les uretères où des pierres sont enclavées, quand une de ces pierres [se détache