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AFFECTIONS DU CANAL INTESTINAL.

cérations des intestins ; les évacuations sanguines ne se font ni subitement ni à de longs intervalles.

Les ulcérations des gros intestins, auxquelles on donne le nom de ténesmes, causent des tensions violentes et de fortes envies d’aller à la selle ; les évacuations sont peu abondantes ; au début, elles sont phlegmatiques et graisseuses ; avec le temps, on y voit des raclures. Pendant toute la durée de la maladie, ces matières ne se mélangent pas avec celles qui viennent de plus haut. Quelques médecins ont écrit qu’à la suite de ces violentes envies d’aller à la selle, envies précédées de fortes douleurs, les malades avaient rendu certaines pierres poreuses, semblables à celles qui se forment dans la vessie, ce que je n’ai jamais vu moi-même, ni entendu dire par un témoin oculaire.

J’ai souvent vu une forte douleur du colon être prise, non pour ce qu’elle était, mais pour une douleur des reins, ou, au contraire, une douleur des reins être rapportée au colon. Quelques médecins pensent aussi qu’il n’y a jamais de diathèse colique à gauche. De fait, au début, mais quand il n’y a pas grande différence dans les moyens à employer, le diagnostic de ces affections offre quelque difficulté. Toutefois, il faut faire attention, même à cette époque, aux symptômes distinctifs qui prédominent : en effet, les nausées avec vomissements sont beaucoup plus fortes et plus fréquentes dans les souffrances du colon ; les matières vomies sont plus phlegmatiques et plus corrompues ; les excréments sont plus opiniâtrement retenus, en même temps qu’il ne s’échappe point de vents, et qu’il n’y a point d’éructations. Souvent les malades éprouvent une douleur qui fait des circonvolutions et qui envahit un espace plus étendu ; quelquefois aussi elle paraît plus forte, suivant les parties qu’elle occupe, tandis que les douleurs néphrétiques sont toujours fixées au même point. Lorsque la douleur siége plus haut que les reins, le diagnostic de l’affection du colon est évident. Quand elle siége au niveau des reins, étant fixée en un seul point, on n’en peut rien conclure pour le diagnostic ; mais entre les autres signes que j’ai déjà indiqués, il faut encore considérer les urines. Au début, les néphrétiques rendent une urine aqueuse et pure ; dans les jours suivants, elle présente un dépôt hérissé et ensuite exactement sablonneux. Dans les affections du colon, s’il y a, par hasard, des évacuations, les matières