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DES LIEUX AFFECTÉS, VI, ii.

tre, comme par exemple les dyssenteries et les ténesmes. Dans le présent livre, nous devons entendre les dyssenteries proprement dites : cette dénomination signifiant ulcération de l’intestin ; car cette affection ne survient pas précipitamment, comme cette autre flux analogue, dans lequel nous avons dit (cf. V, ix, p. 656, l. 36) que le foie souffrait, et qui se reconnaît à des signes particuliers. En effet, dans la dyssenterie, il y a une évacuation de bile assez mordante, après laquelle sortent des raclures d’intestins ; puis avec ces raclures s’échappe un peu de sang ; alors la dyssenterie est caractérisée. Quand il n’y a encore que les raclures qui s’échappent, il faut considérer si ces raclures sont mélangées avec quelque chose de gras, car c’est le signe de l’ulcération des gros intestins. Lorsque le sang commence déjà à couler, on examinera si ce sang est exactement mélangé tout entier avec toutes les autres matières, ou s’il se trouve à la surface de quelques-unes d’entre elles ; en effet, si le sang est complétement mélangé, c’est la partie la plus élevée des intestins qui est ulcérée ; si le sang surnage, c’est la partie la plus inférieure. Ce diagnostic s’établit aussi par les raclures, mais moins clairement que par le sang. Ainsi, une fausse membrane (ἐφελκίς) qui est expulsée, indiquera de quel intestin elle provient, d’abord par sa substance propre, et encore par cette circonstance accidentelle d’être mélangée avec les autres matières, ou de se trouver à la surface de quelques-unes d’entre elles. Or, il n’importe pas peu pour la thérapeutique de savoir dans quelle partie des intestins siége l’ulcération ; on obtient du soulagement par les remèdes pris en boissons, quand c’est à la partie supérieure, et par les lavements médicamenteux quand c’est à la partie inférieure.

De telles dyssenteries sont distinguées des flux de sang qui proviennent du foie, d’abord par ce fait que dans ces flux l’ichor ténu du sang s’échappe au début, et qu’ensuite, le mal augmentant, l’humeur épaisse du sang, laquelle ressemble à de la lie, est rendue par les selles ; en second lieu, qu’il n’y a jamais expulsion concomitante de raclures ; de plus, dans le flux hépatique, il y a quelquefois des intervalles de deux ou trois jours, après quoi le mal revient, les évacuations ayant un caractère beaucoup plus mauvais qu’avant. Les choses ne se passent pas ainsi pour les ul-